A moins d’une année de son entrée en vigueur prévue en juillet 2020, la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) continue à engranger les ratifications des pays ayant adhéré à cet accord.
Dernier en date, l’Algérie a ratifié le dimanche 15 décembre, à Accra, capitale du Ghana, où se trouve le siège de cette institution continentale, l’accord de la Zlecaf.
Avec cette ratification, qui intervient lors de la réunion des ministres africains du Commerce, elle devient le 30è pays africain à adhérer officiellement à cet accord.
Pour le ministre du Commerce algérien, Saïd Djellab, la Zlecaf est une «étape cruciale pour le renforcement de la coopération et des échanges entre les Etats africains».
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Avant cette adhésion, l’Algérie avait organisé une Conférence nationale pour expliquer aux opérateurs économiques algériens les enjeux de la Zlecaf et son importance aussi bien pour l’économie algérienne que les économies du continent en favorisant le commerce interafricain.
La Zlecaf vise à éliminer progressivement les barrières tarifaires entre les pays africains sur une période de 5 ans après son entrée en vigueur prévue en juillet 2020.
A ce titre, le pays se prépare pour tirer profit de cet accord de libre-échange qui regroupera les 54 pays de l’Union africaine. Ainsi, lors de la tenue de la «Conférence nationale sur la vulgarisation de la Zlecaf» le 7 octobre dernier à Alger, le gouvernement algérien a annoncé «la mise en place de Zones économiques spéciales (ZES) au niveau des frontières du Sud algérien pour faire de ces région un point d’intégration économique africaine».
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Ces ZES seront implantés au niveau des frontières avec la Mauritanie, le Mali e le Niger. Ces zones visent à réduire les distances entre les centres de production qui se trouve concentrés au nord du pays (Alger, Oran, Tizi Ouzou, Annaba, Skikda, etc.) et le Sud algérien délaissé malgré ses richesses en hydrocarbures.
En outre, les autorités algériennes misent sur la diversification de l’économie algérienne pour exporter vers le reste du continent. Actuellement, environ 97% des recettes d’exportations algériennes proviennent des hydrocarbures et dérivées (pétrole, gaz, lubrifiants, ammoniac, électricité, etc..
Les tentatives de diversifications via les secteurs automobiles, électroménagers et électroniques (smartphones) sont pour le moment des échecs avec une intégration locale presque nulle. Hors, pour exporter dans le cadre de la Zlecaf, tout en bénéficiant d’une levée des barrières tarifaires (droits de douanes), il faudra afficher pour les produits à échanger un taux d’intégration local assez significatif. Ce qui constituera un handicap pour les produits algériens qui ne sont que des kits assemblés sans valeur ajoutée locale.
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En outre, un accent doit être mis sur al qualité du «Made in Algeria», qui, même avec des subventions de l’Etat, aura du mal à concurrencer d’autres produits venant des pays concurrents (Maroc, Turquie, Chine, Union européenne, etc.).
Enfin, en ratifiant cet accord, l’Algérie sera obligée d’ouvrir ces frontières aux produits venant des autres pays du continent et plus particulièrement de son voisin, le Maroc. Un pays avec lequel la frontière terrestre est fermée depuis 1994 et qui a une économie beaucoup plus diversifiée et intégrée.
La Zlecaf, la plus grande zone de libre-échange au monde, va regrouper 54 pays pour une population de 1,2 milliard de consommateurs et un PIB cumulé de 3.400 milliards de dollars.
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Depuis son lancement en mars 2018 par 44 pays, tous les pays du continent ont fini par y adhérer en juillet dernier, à l’exception de l’Erythrée, et 30 pays ont ratifié l’accord, dépassant le seul de 22 ratifications nécessaires au lancement effectif de cette zone de libre-échange.
Selon les projections, la Zlecaf devrait faire passer la part du commerce intra-africain de 18% actuellement à 51% en 2022, du fait que 90% des échanges de biens entre les Etats africains devront être dégrevés des droits de douane.