L'Algérie rappelle son ambassadeur à Paris après la diffusion de documentaires sur le "Hirak"

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Le 27/05/2020 à 19h02, mis à jour le 28/05/2020 à 16h51

L'Algérie a décidé ce mercredi 27 mai de rappeler "immédiatement" pour consultations son ambassadeur en France à la suite de la diffusion la veille de documentaires télévisés sur le mouvement de contestation anti-régime, a annoncé son ministère des Affaires étrangères.

Plusieurs documentaires télévisés consacrés au mouvement de contestation antirégime en Algérie, dont deux diffusés ce mardi 26 mai sur France 5 et la Chaîne Parlementaire, ont entraîné Alger à rappeler son ambassadeur à Paris.

"Le caractère récurrent de programmes diffusés par des chaînes de télévision publiques françaises, dont les derniers en date sur France 5 et la Chaîne Parlementaire, le 26 mai 2020, en apparence spontanés et sous le prétexte de la liberté d'expression, sont en fait des attaques contre le peuple algérien et ses institutions, dont l'Armée nationale populaire (ANP)", affirme le ministère dans un communiqué.

«Cet activisme où l’inimitié le dispute à la rancœur, dévoile les intentions malveillantes et durables de certains milieux qui ne souhaitent pas l’avènement de relations apaisées entre l’Algérie et la France, après 58 ans d’indépendance, et ce dans le respect mutuel et l’équilibre des intérêts qui ne sauraient faire l’objet de concession ou de marchandage», poursuit le ministère.

La répression continue à s’abattre sur des opposants en Algérie

Ce dernier fait allusion aux documentaires « Algérie mon amour » et « Algérie : Les Promesses de l’Aube », diffusés mardi soir respectivement sur France 5 et La Chaîne Parlementaire (LCP). Le premier, du journaliste et réalisateur français Mustapha Kessous, a déclenché dès sa diffusion de vifs débats sur les réseaux sociaux. Il a été retransmis en direct sur certaines pages Facebook.

Il présente sur un ton très libre les témoignages de cinq jeunes -trois hommes et deux femmes originaires d’Alger, Oran et Tizi Ouzou notamment- qui ont participé au mouvement populaire antirégime qui a secoué l’Algérie pendant plus d’un an jusqu’à sa récente suspension en raison de l’épidémie de Covid-19.

Depuis le début de la crise sanitaire, la répression continue à s’abattre sur des opposants, des journalistes et médias indépendants ainsi que des internautes. Le gouvernement algérien n’a eu de cesse, ces dernières semaines, de dénoncer l’influence d’ONG « étrangères » sur les médias algériens « pour casser les institutions ».

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 27/05/2020 à 19h02, mis à jour le 28/05/2020 à 16h51