Les chiffres sont formels, les petites et moyennes entreprises algériennes traversent des moments critiques. En effet, "Quelque 8.000 entreprises ont déposé des demandes de rééchelonnement de leurs dettes depuis septembre dernier, selon Mohamed Cherif Bououd, le directeur de l’Agence nationale d'apui et de développement de l’entrepreneuriat (Anade)", rapporte le site d'information Liberté.
La même source précise que sept entreprises sur dix "sont en défaut de paiement ou ont des difficultés à rembourser les crédits contractés auprès des banques, dans le cadre du dispositif de soutien à l’emploi".
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L'encours de la dette des ces entreprises auprès des banques algériennes est de l'ordre de 172 milliards de dinars, soit quelque 1,29 milliard de dollars au cours de change officiel. Si ce responsable parle des entreprises soutenues pas l'Anade, force est de constater qu'il s'agit d'un bon indicateur de l'état de santé financière des entreprises algériennes en général.
En effet, en 2011, 22.000 entreprises ont déjà été en défaut de paiement. Sauf que sur ces 22.000 entrprises en défaut dans les dix dernières années, 8.000, soit 36%, ont connu leurs difficultés au cours des cinq derniers mois. C'est dire que le rythme s'est accéléré à cause du contexte de crise économique et financière que traverse le pays.
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Si les difficultés des entreprises accompagnées par l'Etat se sont accentuées au cours des dernirers mois, il faut s'attendre à une situation identique chez les autres entreprises. C'est d'ailleurs ce qui explique que ce responsable évoque le chiffre de 70% de toutes les PME du pays qui sont aujourd'hui dans une situation financière délicate ne leur permettant plus de répondre à leurs engagements.
Il convient de noter que l'origine de ces défauts de paiement est partagée par tout le tissu économique algérien, quelle que soit la taille ou la nature de l'entreprise.
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Il s'agit d'abord de la pandémie qui a poussé les autorités algériennes à n'adopter, comme principal moyen de lutte, que le confinement. Or, cette mesure a compètement mis à l'arrêt des dizaines de milliers d'entreprises. Ensuite, il y a eu la chute des revenus de la rente des hydrocarbures. Les exportations alégriennes ont reculé de 40% en 2020, par rapport à 2019. Or, c'est autant de revenu en moins pour le l'Etat, qui a été obligé de réduire sensiblement son train de vie, privant des milliers d'entreprises de marchés publics.