Alors qu'il est en détention préventive depuis le 19 avril 2021, Rabah Karèche pourrait y rester jusqu'en 2024, si la justice algérienne suit le sévère réquisitoire du ministère public. En effet, à l'ouverture de son procès, ce jeudi 5 août 2021, le procureur a requis une peine de trois ans de prison ferme.
Le journaliste avait simplement couvert une manifestation contre le nouveau découpage administratif que les habitants de l'extrême-sud algérien jugeait désavantageux pour eux.
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Il avait été arrêté juste après la publication de son article à la faveur de sa rapide inculpation pour "publication d’informations ayant pour but racisme et haine dans la société", "publication et diffusion au public de fausses informations pouvant porter atteinte à la sécurité et à l'ordre public, travailler avec n’importe quel moyen pour atteinte à l’unité nationale en dehors des articles 77 et 78 du Code pénal".
Derrière l'évocation de ce classique arsenal juridique répressif, il n'y avait que de banals faits relevant de l'exercice courant de la profession de journaliste. En effet, le journal Liberté Algérie notait, juste après son arrestation, que "la convocation du journaliste Rabah Karèche, par les services de police, intervient après la publication dans l’édition du dimanche 18 avril, d’un article sur une manifestation contre le nouveau découpage administratif".
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Depuis plusieurs mois, tous ceux qui ont diffusé des informations concernant des manifestations ont eu maille à partir avec la justice algérienne, car le régime craint que le Hirak ne reprenne vie. L'arrestation de Rabah Karèche était d'ailleurs intervenue dans le contexte de reprise des manifestations populaires après une année de trêve liée au Covid-19. Ce qui n'était pas du goût des autorités.