Ramtane Lamamra a aussi affirmé la nécessité pour certains dirigeants étrangers de "décoloniser leur propre histoire", selon ces déclarations diffusées mardi soir après ses rencontres avec les dirigeants de transition maliens à Bamako.
Il évoquait la crise déclenchée entre Alger et Paris par les mots attribués à Macron par le quotidien français Le Monde sur le système "politico-militaire" algérien qui entretiendrait une "rente mémorielle".
Ces crispations ont coïncidé avec les tensions entre la France et le Mali, voisin de l'Algérie et autre ancienne colonie française.
Cette crise a été envenimée par le discours du 25 septembre à l'ONU dans lequel le Premier ministre de transition malien Choguel Kokalla Maïga accusait la France, engagée militairement au Mali depuis 2013, d'"abandon en plein vol" pour justifier un possible recours de Bamako à la société privée russe Wagner.
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"Nos partenaires étrangers ont besoin de décoloniser leur propre histoire", a déclaré Ramtane Lamamra, réagissant aux propos rapportés par Le Monde, sans évoquer le souhait "d'apaisement" exprimé mardi par le président français.
"Ils ont besoin de se libérer de certaines attitudes, de certains comportements, de certaines visions qui sont intrinsèquement liées à la logique incohérente portée par la prétendue mission civilisatrice de l'Occident, qui a été la couverture idéologique utilisée pour essayer de faire passer le crime contre l'humanité qu'a été la colonisation de l'Algérie, la colonisation du Mali et la colonisation de tant de peuples africains", a-t-il poursuivi.
Le ministre algérien a décrit cette "décolonisation" comme une "priorité" pour que la "faillite mémorielle" manifestée selon lui par les récents propos français envers l'Algérie et le Mali puisse "s'assainir par un respect mutuel inconditionnel, respect de notre souveraineté, respect de notre indépendance de décision".
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Il n'a pas cité nommément Macron mais a parlé de "faillite mémorielle, qui est malheureusement intergénérationnelle chez un certain nombre d'acteurs de la vie politique française, parfois aux niveaux les plus élevés", et "qui pousse les relations de la France officielle avec certains de nos pays dans des situations de crise malencontreuse".
Il a parlé de "solidarité agissante" avec le Mali, où l'Algérie est un acteur primordial de la crise sécuritaire et multidimensionnelle que traverse le pays depuis près de dix ans, notamment en tant que parrain de l'accord de paix signé en 2015, dont l'application laisse à désirer.
Les autorités maliennes ont de leur côté convoqué mardi l'ambassadeur de France à Bamako pour exprimer leur "indignation" après les critiques très vigoureuses de Macron à la suite du discours de Maïga à l'ONU.