Le nouveau ministre de l’Eau et de l’énergie, Gaston Eloundou Essomba, multiplie les concertations afin de négocier au mieux le changement prévu le 30 avril 2018 dans le secteur de l’eau au Cameroun.
Cette date marque la fin du contrat d’affermage qui lie l’Etat du Cameroun et la Camerounaise des eaux (CDE), société créée en 2008 et jusqu’ici en charge de la production, de la commercialisation et de la distribution de l’eau potable dans le pays. La CDE est une filiale d’un groupement d’entreprises marocaines (ONEE, Delta Holding, Ingema et Medz). Après dix années, la concession n’a pas été reconduite et la distribution de l’eau a été confiée à la Cameroon Water Utilities Corporation (CAMWATER), société à capitaux publics.
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Le chef de l’Etat, Paul Biya, a en effet signé au mois de février 2018, deux décrets qui réorganisent et modifient les statuts de la CAMWATER, dont les activités sont désormais étendues. Jusqu’ici, la CAMWATER était chargée de la construction, de la gestion des infrastructures d’eau potable et de la mobilisation des ressources financières pour la réalisation des projets de développement.
Désormais, par ce texte, l’Etat camerounais transfère aussi à la CAMWATER, la gestion physique, comptable et financière de son domaine public et privé. Quant au personnel nécessaire aux nouvelles activités de la CAMWATER, il sera prioritairement choisi parmi le personnel de l’ancienne CDE.
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A Douala, la métropole économique, le ministre en charge de l’eau s’est tour à tour rendu cette semaine à la CDE et à la CAMWATER.
Notamment afin de rassurer les premiers sur leur avenir professionnel et d'éviter une crise sociale. Le ministre a ainsi indiqué que les acquis sociaux seraient préservés. Et dans le cadre de cette «continuité» voulue, le paiement des salaires sera désormais effectué par la CAMWATER.
Reste que cette transition qui se déroule dans un contexte où deux des trois derniers directeurs généraux de la CAMWATER ont été incarcérés pour des faits présumés de corruption, dans le cadre de l’opération dite «Epervier» de lutte contre la corruption. Il s’agit en l’occurrence de William Solo et de Basile Atangana Kouna, par ailleurs ministre sortant de l’Eau et de l’énergie.