Union africaine. Abdel Fattah Al-Sissi: les questions soulevées par sa future présidence

L'Egyptien Abdel Fattah Al-Sissi sait qu'en terme de relations internationales, le Soudanais Omar El Bachir est là pour veiller au grain.

L'Egyptien Abdel Fattah Al-Sissi sait qu'en terme de relations internationales, le Soudanais Omar El Bachir est là pour veiller au grain. . DR

Le 29/01/2018 à 13h58, mis à jour le 29/01/2018 à 14h54

C'est le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi qui succèdera à Paul Kagamé à la tête de l'organisation continentale en 2019. Une présidence qui risque d'affronter certaines résistances, compte tenu des relations délicates de l'influent membre avec ses voisins.

Comme le veut la règle, non écrite, le président de l'Union africaine est choisi une année à l'avance par ses pairs pour lui permettre de s'imprégner des dossiers dont il aura la charge. Ainsi, après le Rwandais Paul Kagamé, ce sera au tour d'Abdel Fattah Al-Sissi, président égyptien, de prendre les rênes de l'organisation à partir de 2019. La presse officielle égyptienne en a apporté la confirmation dès dimanche 28 janvier. "L'Union africaine a annoncé que l'Egypte présidera les sommets de l'organisation en 2019", écrit Daily News Egypt.



Al-Sissi, dont le pays est l'un des cinq plus gros contributeurs africains au budget de l'UA, sera donc associé au lancement ou à la concrétisation de plusieurs projets, aux côtés de Kagamé et d'Alpha Condé, le président guinéen. En effet, la nouvelle règle veut que l'Union soit dirigée par une troïka de chefs d'Etat. Ainsi, à côté de l'actuel président en exercice Paul Kagamé, s'activeront son prédécesseur Alpha Condé et son successeur désigné, Al-Sissi. 



Si l'Egypte est un membre influent de l'Union africaine, sa future présidence n'est pas sans soulever la question de ses relations avec ses voisins du sud que sont le Soudan et l'Ethiopie, mais également la Libye à l'est. En effet, avec le Soudan, la question du Triangle des Halaïb se pose avec acuité. Quant au Grand barrage éthiopien de la Renaissance (GERD), il est perçu comme une menace sur les ressources égyptiennes en eau. Alors que pour la question libyenne, le soutien à Khalifa Haftar, ennemi de Tripoli, est un secret de polichinelle. Or, à Addis-Abeba, c'est Fayez Al-Sarraj, Premier ministre libyen, qui a voix au chapitre, et non l'ami du Caire. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 29/01/2018 à 13h58, mis à jour le 29/01/2018 à 14h54