Cameroun: le gouvernement traque les fonctionnaires fantômes

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Le 18/04/2018 à 10h59, mis à jour le 18/04/2018 à 11h09

Sur prescription du président de la République, le Cameroun se lance dans une opération de recensement de ses fonctionnaires. Il s'agit d'identifier et d'expurger du fichier de l’Etat, tous les agents publics qui y émargent irrégulièrement et qui n'ont pas droit au salaire qui leur est versé.

Le gouvernement camerounais va procéder à un audit de la Fonction publique dès ce mois d’avril. Dans un communiqué rendu public ce lundi 16 avril 2018, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, porte à la connaissance des agents publics actifs que «le gouvernement lance dès la période de paie du mois d’avril courant, une opération de comptage physique des personnels de l’Etat (COPPE)».

Ce dénombrement s’inscrit dans le cadre du processus de rationalisation de la dépense salariale. Il a pour but «d’identifier et d’expurger du fichier solde de l’Etat, tous les agents publics y émargeant irrégulièrement du fait d’une absence non justifiée, d’une démission ou d’un décès non déclaré», indique le communiqué. L’opération, apprend-on, va s’étaler sur la période allant d’avril à juin 2018 pour la collecte des données.

Cette collecte de données sera effectuée sur l'ensemble du territoire national par des équipes spécialement déployées à cet effet auprès des banques, des établissements de microfinance et des postes comptables assignataires. Ce recensement s’adresse «essentiellement aux personnels émargeant au fichier solde de l’Etat comme salariés et justifiant d’une présence effective à leur poste d’affectation», rappelle le ministre des Finances qui souligne «le caractère obligatoire» de cette opération.

A cet effet, tout agent public doit «se soumettre aux exigences de sa mise en œuvre sous peine de suspension pure et simple de solde», prévient Louis Paul Motaze.

Le «comptage physique» des fonctionnaires et autres agents des services publics a été prescrit par le chef de l’Etat, Paul Biya, dans sa circulaire relative à la préparation du budget 2018.

Selon un rapport du Fonds monétaire international (FMI) réalisé en 2014 sur le Cameroun, le nombre de fonctionnaires est passé de 167.000 en 2006 à 250.000 en 2012 dans le pays. Parmi ces fonctionnaires se trouvent des salariés fictifs ou en abandon de poste. En 2017, plus de 14.000 agents publics ont été sommés de clarifier leur situation administrative, sous peine d’être radiés de la Fonction publique.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 18/04/2018 à 10h59, mis à jour le 18/04/2018 à 11h09