Libye: dernière ligne droite pour la sélection de l'exécutif temporaire

Dialogue interlibyen en Suisse.

Dialogue interlibyen en Suisse. . DR

Le 05/02/2021 à 11h17, mis à jour le 05/02/2021 à 11h18

Les participants au dialogue interlibyen qui se tient en Suisse sous les auspices de l'ONU ont commencé à voter vendredi pour désigner un nouveau Premier ministre et un Conseil présidentiel, parmi quatre listes, en vue de préparer le scrutin national du 24 décembre.

Selon les images diffusées en direct par l'ONU, les 75 participants au dialogue politique interlibyen ont commencé à voter à 10H00 GMT pour choisir un Premier ministre et le Conseil présidentiel transitoire.

Cet organe devra être composé de trois membres (un président et deux vice-présidents) représentant la Tripolitaine (Ouest), la Cyrénaïque (Est) et le Fezzan (Sud), les trois régions libyennes.

Les participants au dialogue interlibyen sont réunis depuis lundi dans les environs de Genève, dans un endroit tenu secret par l'ONU. Un premier tour a eu lieu mardi mais aucun des candidats n'ayant atteint le seuil des 70% des voix, un second tour est organisé sous le format de listes cette fois.

"Nous avons quatre listes, elles sont diverses, elles sont représentatives de la grandeur de la Libye et de son potentiel", s'est réjouie l'émissaire par intérim de l'ONU en Libye, Stephanie Williams, avant le vote.

Présent sur la quatrième liste, l'actuel ministre de l'Intérieur du GNA, Fathi Bachagha, un poids lourd de la politique locale, fait figure de favori pour le poste de Premier ministre.

Il est accompagné sur cette liste par Aguila Saleh, candidat au poste de président du Conseil présidentiel. Président du Parlement de l'Est libyen, M. Saleh, discret juriste âgé de 77 ans, a longtemps oeuvré dans l'ombre de Khalifa Haftar, qu'il a lui-même porté au pouvoir, avant d'être reconnu à l'international comme le principal interlocuteur de son camp dans le conflit libyen au détriment du maréchal.

La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

Deux autorités s'y disputent le pouvoir: à l'Ouest, le Gouvernement d'union nationale (GNA à Tripoli), reconnu par l'ONU et soutenu par la Turquie, et un pouvoir incarné par Khalifa Haftar, homme fort de l'Est, soutenu par la Russie et les Emirats arabes unis notamment.

Après l'échec d'une offensive lancée par le maréchal Haftar en avril 2019 pour conquérir Tripoli, les deux camps ont conclu un cessez-le-feu en octobre et retrouvé le chemin du dialogue, encouragé par l'ONU. 

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 05/02/2021 à 11h17, mis à jour le 05/02/2021 à 11h18