"J'annonce ma candidature à la présidence de l'Etat et je m'engage à respecter la déclaration constitutionnelle, à garantir l'indépendance de la justice et à préserver l'unité et l'indépendance de la Libye", a déclaré Saleh dans un discours enregistré et diffusé à la télévision.
L'annonce de la candidature du président du Parlement installé à Tobrouk (est) intervient trois jours après celle de Seif al-Islam Kadhafi, fils cadet de l'ex-dirigeant libyen, et au lendemain de celle de Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est du pays dont est proche Saleh.
D'un ton solennel, Saleh a déclaré qu'il s'efforcerait s'il est élu de "tourner la page des conflits, de regarder vers l'avenir et de lancer la réconciliation nationale, pilier de l'édifice d'une nation stable". Il doit se rendre dans un des bureaux de la Haute commission nationale électorale pour déposer officiellement sa candidature.
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Prévue le 24 décembre, cette élection, la première d'un chef d'Etat libyen au suffrage universel, est l'aboutissement d'un processus politique laborieux parrainé par l'ONU. Plus de 2,83 millions de Libyens, sur environ sept millions d'habitants, se sont inscrits pour voter.
Ce scrutin et celui parlementaire prévu en janvier sont censés tourner la page d'une décennie de chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 et mettre fin aux divisions et aux luttes fratricides entre deux camps rivaux, l'un dans l'ouest du pays et l'autre dans l'Est.
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Pour la communauté internationale, la tenue des élections est essentielle pour pacifier le pays, qui compte les réserves pétrolières les plus abondantes d'Afrique. Mais dans un contexte sécuritaire toujours fragile et de divergences politiques persistantes, y compris sur le calendrier électoral, la tenue des scrutins reste incertaine.
Saleh a ratifié unilatéralement en septembre le texte encadrant le volet présidentiel du scrutin, qui semble taillé sur mesure pour Khalifa Haftar, une décision contestée par les autorités de l'Ouest et qui a provoqué une brusque montée des tensions.