«Le communiqué affirmant que la sécurité de l'approvisionnement en eau de l'Egypte était intouchable et qu'on ne pouvait y toucher est partiale en faveur d'une partie» et «inacceptable», a affirmé devant la presse le porte-parole du ministère éthiopien des Affaires étrangères Dina Mufti.
L'Union européenne «devrait revoir» cette position, a-t-il estimé, rappelant que l'UE avait été observateur des négociations tripartites Ethiopie-Egypte-Soudan sur le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD), situé sur le Nil-Bleu qui rejoint le Nil-Blanc à Khartoum pour former le Nil.
Dans un communiqué conjoint publié le 20 juin à l'issue de leur Conseil d'association UE et Egypte ont souligné «l'importance du Nil (...) pour l'Egypte».
Parvenir «à un accord mutuellement acceptable et contraignant sur le remplissage et le fonctionnement du Gerd (...) dès que possible est une priorité absolue pour l'Egype et l'UE afin de protéger la sécurité de l'approvisionnement en eau de l'Egypte et promouvoir la paix et la stabilité dans la région», selon le communiqué.
Dina a assuré jeudi que l'Ethiopie allait poursuivre sa politique consistant à ne porter préjudice à aucun des pays riverains du Nil situés en aval du GERD et désirait travailler en coopération avec eux.
Le Gerd suscite, depuis le lancement du projet en 2011, un contentieux avec le Soudan et l'Egypte, tous deux tributaires du Nil pour leurs ressources en eau.
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L'Ethiopie a officiellement lancé en février la production d'électricité du Gerd, bien que Le Caire et Khartoum ait demandé à plusieurs reprises que cesse le remplissage du barrage en l'absence de solution négociée.
Le Gerd est présenté comme l'un des plus gros d'Afrique. Son objectif de production initiale de 6.500 mégawatts a été revu à la baisse à 5.000 MW, soit le double de la production actuelle de l'Ethiopie. Il doit être pleinement opérationnel en 2024.