Cameroun. 250 migrants rapatriés de Libye

Dans cette première vague, 250 Camerounais sont de retour chez eux.

Dans cette première vague, 250 Camerounais sont de retour chez eux. . DR

Le 23/11/2017 à 12h29, mis à jour le 23/11/2017 à 12h31

Ces infortunés en quête du rêve européen sont rentrés dans leur pays d’origine dans la nuit du 21 au 22 novembre 2017, dans le cadre d’une opération de retour orchestrée par le gouvernement camerounais et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

250 migrants camerounais en provenance de Libye sont rentrés dans leur pays d’origine dans la nuit du 21 au 22 novembre. Ils ont atterri à l’aéroport international de Yaoundé, la capitale, où ils ont été pris en charge par les autorités locales. Chacun des arrivants a reçu une allocation de 100 euros pour gérer notamment les frais de retour en famille. Ils disposeront aussi d’une prise en charge psycho-sanitaire, notamment pour les enfants et la cinquantaine de femmes présentes, dont quelques-unes sont enceintes.

Cette opération a été organisée par le gouvernement camerounais et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Selon cette organisation, plus de 1700 migrants camerounais seraient recensés en Libye. Le projet vise du reste à en rapatrier au moins 850.

«Ce programme est financé par l’Union européenne en vue d’apporter une assistance aux migrants en situation de vulnérabilité dans les pays de transit comme la Libye. Nous identifions ceux d'entre eux qui sont favorables au retour pour faciliter leur rapatriement, en collaboration avec le ministère des Relations extérieures camerounais», explique Boubakar Seybou, chef de mission de l’OIM au Cameroun.

L’opération s’effectue dans un contexte d'indignation de la communauté internationale après que des faits d’esclavage et de maltraitance sur des migrants en Libye ont été révélés par un documentaire de la chaîne américaine CNN. Certains des migrants rapatriés ont du reste décrit les scènes d’horreur vécues durant leur périple: bastonnades, brimades, mauvaise alimentation, emprisonnement. «J’ai été sauvé en mer et par la suite conduit en prison. On m’a demandé de l’argent et ma famille a envoyé 600.000 francs CFA (environ 900 euros), mais on ne m’a pas libéré. Les tortures ont continué. Je suis entré en Libye il y a deux ans et je passais de prison en prison», témoigne Lionel Nyanda, qui déconseille cette destination aux migrants.

Du reste, quelques personnes ont été interpellées à Yaoundé lors d’une manifestation devant l’ambassade de Libye en début de semaine pour exiger du gouvernement libyen qu'il prenne les mesures nécessaires pour mettre fin à ces pratiques odieuses.

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 23/11/2017 à 12h29, mis à jour le 23/11/2017 à 12h31