"Face à l’ampleur des besoins sanitaires de la population, MSF appelle le gouvernement camerounais à immédiatement lever cette suspension", écrit l'ONG dans un communiqué.
"le 8 décembre 2020, les autorités ont émis un ordre de suspension des activités de MSF dans le Nord-Ouest, accusant ses équipes médicales de collusion avec les groupes armés locaux", rappelle l'ONG.
"En dépit de mois d’efforts visant à répondre à ces allégations, MSF n’a toujours pas pu relancer son appui à la population, laissant des dizaines de milliers de personnes sans accès à des soins gratuits et vitaux", poursuit le texte.
Dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun, deux régions où vit l'essentiel de la minorité anglophone d'un pays majoritairement francophone dirigé par l'indéboulonnable Paul Biya, 88 ans, l'armée et des groupes séparatistes s'affrontent quasi quotidiennement depuis près de 4 ans.
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Les civils sont pris en tenaille et victimes d'exactions de la part des deux camps, selon des ONG internationales et l'ONU. Le conflit a fait plus de 3.500 morts et forcé plus de 700.000 personnes à fuir leur domicile.
Au cœur de la crise, MSF a lancé en 2018 "une réponse d'urgence à la situation sanitaire critique dans ces deux régions en apportant un soutien à des structures de santé, en mettant en place le seul service d'ambulance gratuit disponible 24/7, et en formant et équipant des travailleurs de santé communautaire afin d’offrir des soins aux populations plus difficilement accessibles", précise l'ONG.
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"Notre personnel médical, nos agents communautaires et nos patients ont régulièrement été confrontés à des menaces et à des violences de la part de groupes armés étatiques et non étatiques, avec très peu de respect pour les principes humanitaires d'impartialité et de neutralité", mais ont continué à prodiguer des soins, souligne dans le communiqué Emmanuel Lampaert, coordinateur des opérations de MSF en Afrique centrale.
Contacté par l'AFP, le ministère camerounais de la Communication n'avait pas réagi mardi soir.