"Un convoi mixte composé de civils, d'éléments des forces de défense et de sécurité (FDS) et de volontaires pour la défense de la patrie (VDP) a été la cible d'une attaque terroriste à 25 km de Gorgadji (Nord), au cours de laquelle 30 civils, 14 soldats et 3 VDP ont été tués", a annoncé le ministère burkinabè de la communication.
Le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a décrété un deuil national de trois jours à compter de jeudi pour rendre hommage aux 47 personnes tuées, indique un décret officiel.
"Le président du Faso, président du Conseil des ministres décrète : un deuil national de 72h, allant du jeudi 19 août à minuit au samedi 21 août à 24h est observé sur toute l’étendue du territoire national, en mémoire des victimes de l'attaque perpétrée par des individus armés non identifiés, contre un convoi mixte sur l'axe Gorgadji-Arbinda, dans le Soum le 18 août", souligne le décret.
"Durant cette période, les drapeaux sont mis en berne sur tous les édifices publics et dans les représentations du Burkina Faso à l’étranger (...) les réjouissances populaires, les manifestations à caractère récréatif sont interdites", selon le texte.
La commune de Gorgadji, théâtre de l'attaque meurtrière, est située dans la province du Séno, dans le nord du Burkina Faso, zone dite des trois frontières, à cheval sur le Mali et le Niger.
La zone des trois frontières est la région la plus touchée par les violences. Les morts, civils comme militaires, s'y comptent par milliers.
L'attaque qui a également fait 19 blessés, a eu lieu "alors que les forces de sécurité et les VDP étaient en mission de sécurisation des civils en partance pour Arbinda", selon le gouvernement.
"Pendant la riposte les FDS et les VDP ont abattu 58 terroristes et de nombreux autres ont été blessés et ont pris la fuite", selon la même source, précisant que des "opérations de secours et de terrain se poursuivent".
Cette attaque est la troisième d'une série qui a fait à chaque fois plus d'une dizaine de morts en deux semaines contre des soldats engagés dans la lutte anti-jihadiste dans le nord et le nord-ouest du Burkina Faso.
Le 4 août, trente personnes, dont quinze soldats, onze civils et quatre supplétifs de l'armée, ont été tuées dans des attaques de jihadistes présumés dans le nord du Burkina Faso, près de la frontière du Niger.
Le 9 août, 12 soldats ont été tués et 8 blessés lors d'une attaque dans le nord-ouest du Burkina Faso, près de la frontière du Mali.
Mercredi, cinq supplétifs civils ont été tués dans une attaque dans le nord du pays.
Pays pauvre d'Afrique de l'ouest, le Burkina Faso est en proie depuis 2015 à des attaques jihadistes régulières et meurtrières, en particulier dans les régions du nord et de l'est, comme ses voisins le Mali et le Niger.
Ces attaques, souvent couplées à des embuscades et attribuées aux groupes jihadistes affiliés au groupe Etat islamique (EI) et à Al-Qaïda, ont fait plus de 1.500 morts et contraint plus de 1,3 million de personnes à fuir leurs foyers.