«Hier (lundi), dans la région de Tillabéri (ouest), nous avons neutralisé par frappe aérienne un chef de groupe de l'EIGS, Soumana Boura, un des auteurs de l'assassinat de six ressortissants dans le parc de Kouré le 9 août 2020», qui «avait filmé l'exécution et en avait assuré la médiatisation», a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'état-major, le colonel Pascal Ianni.
Soumana Boura dirigeait un groupe de plusieurs dizaines de combattants dans l'ouest du Niger, selon l'armée française. Il a été éliminé par un tir de drone alors qu'il était seul sur une moto. Une unité française a été envoyée au sol pour fouiller la zone et identifier formellement le jihadiste, a détaillé l'état-major dans un communiqué, en précisant que cette opération avait été menée «en étroite coordination avec les autorités nigériennes». Le chef de l'EIGS, Adnan Abou Walid al-Sahraoui, qui avait ordonné cette attaque contre les humanitaires français, a été tué mi-août par les soldats français dans la région "des trois frontières" (Mali, Niger et Burkina Faso).
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Logisticiens, guetteur, donneur d'ordre intermédiaire: onze personnes soupçonnées d'avoir participé à cet assassinat ont par ailleurs été arrêtées au Niger ces derniers mois.
Dans la matinée du 9 août 2020, le 4X4 de six travailleurs humanitaires des ONG Acted et Impact, accompagnés d'un chauffeur et d'un guide nigériens, avait été attaqué par trois hommes armés sur deux motos, alors qu'ils visitaient la réserve de girafes de Kouré. Installés à Niamey depuis quelques semaines ou quelques mois, les travailleurs humanitaires - quatre femmes et deux hommes âgés de 25 à 31 ans - avaient planifié quelques jours plus tôt cette excursion dans la réserve, située à 60 km au sud-est de Niamey. Une jeune femme avait été égorgée.
Les cinq autres humanitaires, leur guide et leur chauffeur, âgés de 50 ans tous les deux, avaient été exécutés par balles. Les trois assaillants avaient ensuite incendié le 4X4 avant de prendre la fuite. L'attaque avait été revendiquée par l'EI un mois plus tard.
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Au terme de près de neuf ans de présence au Sahel, la France a entrepris en juin d'y réorganiser son dispositif militaire en quittant ses trois bases les plus au nord du Mali (Tessalit, Kidal et Tombouctou) pour se recentrer autour de Gao et Ménaka, aux confins du Niger et du Burkina Faso, ainsi qu'à Niamey. Ce plan prévoit une réduction des effectifs au Sahel, de 5.000 actuellement, à 2.500-3.000 d'ici 2023.
Cette nouvelle élimination lundi d'un cadre jihadiste «permet en particulier de lutter contre l'expansion de l'EIGS et de l'empêcher de prendre le contrôle de certaines parties de la région des trois frontières», souligne l'état-major, en rappelant que «les armées françaises restent déterminées à combattre les groupes armés terroristes avec leurs partenaires sahéliens et leurs alliés».