C’est une vieille tradition pour les familles chrétiennes au Burkina Faso. Tous les ans, à l’approche des fêtes de fin d’année, il est de coutume de rencontrer dans les rues de la capitale, des parents à la recherche de ces cabanes miniaturisées.
«Nous sommes dans la préparation de la fête de Noël. Et donc en passant, j’ai vu que leurs réalisations étaient jolies et je me suis arrêtée pour voir. J’ai vu que les enfants ont mis beaucoup de créativité dedans et c’est une façon à nous aussi de les encourager», explique Valentine Bakiono, une cliente.
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Devant la panoplie de créativités qui rivalisent, dame Bakiono semble être une habituée dans l’accomplissement de ce rituel. Elle a très vite porté son choix sur un modèle de crèche bien simple.
«Le modèle qui m’a plu, c’est celui en forme de hutte. Parce que ça rentre un peu dans nos traditions. C’est vrai que c’est une grotte mais quand même ça rentre dans nos traditions si ça prend cette forme. La fête de Noël, c’est vraiment une grande fête pour nous, c’est la fête de la renaissance. C’est l’occasion pour toute la famille de se retrouver et de revenir sur l’éducation que nous donnons à nos enfants», justifie-t-elle.
Concevoir ces répliques et harmoniser les couleurs, c’est l'œuvre d’artisans qui cumulent de nombreuses années d’expérience. Patrick Tapsoba en fait partie.
«J’ai commencé à fabriquer des crèches depuis 2004. Je l’ai appris aux côtés de mes frères. Je pensais me faire beaucoup d’argent au départ mais, aujourd’hui, je me rends compte que c’est plutôt la passion qui a pris le dessus», laisse-t-il entendre tout fièrement.
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Mais, en réalité, ce qui lui rend heureux au bout du compte, c’est plutôt l’écoulement de ces spécimens.
« Les prix sont abordables. Dix mille - quinze mille, je pense que c’est une bonne affaire. De plus, c’est un modèle qui peut être utilisé pendant quatre ans au moins d’autant qu’il ne se gâte pas. On peut toujours le repeindre d’ailleurs», s’en convainc Angèle Ouédraogo, une autre cliente.
Une dernière idée qui ne semble pas décourager les artisans qui rivalisent d’ardeur.
«Je peux réaliser une quarantaine de crèches dans l’intervalle des fêtes de fin d’année. C’est vrai que j’ai énormément de travail mais quarante crèches c’est faisable», déclare Patrick Tapsoba.
A ses côtés, le grand frère, Issaka Baguian. Il supervise le travail des artisans, installés aux abords de cette ruelle.
«Il y a les crèches en bois et carton. Il y a aussi le moulage…c’est ce qu’on utilise pour la grotte. Pour fabriquer une crèche, il faut préalablement savoir dessiner. Cela permet de mesurer le bois ou le carton, pour découper le modèle voulu», confesse le chef des lieux.
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Le pays traverse, certes, un moment difficile de son histoire. Et même si la vie chère ne semble pas aussi les épargner, les burkinabè restent très attachés à ce phénomène social.
«Sincèrement dit, les clients nous encouragent en achetant nos crèches. Bien vrai que tout le monde se plaint de la situation du pays. Mais, je pense que les gens n’ont pas oublié la Noël», reconnait Patrick Tapsoba.
«S’il y a la paix et la santé, tout ce qui suit peut se faire. Sans cela, pas de fête, pas de joie», renchérit Angèle Ouédraogo, la cliente.