Attentat de Grand-Bassam: un des cerveaux de l'attaque à Ouagadougou

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Le 25/03/2017 à 07h32

L'un des cerveaux des attaques terroristes de Ouagadougou et Grand Bassam a été livré aux autorités burkinabé par le Mali. Mimi Ould Baba Ould Cheikh aurait joué un rôle clé dans l'organisation de ces deux opérations.

Mimi Ould Baba Ould Cheikh, un jihadiste arrêté en janvier au Mali et présenté par les Ivoiriens comme "l'un des cerveaux" de l'attentat en Côte d'Ivoire de Grand-Bassam (19 morts, mars 2016) était aussi le "chef des opérations" de l'attaque de Ouagadougou (30 morts janvier 2016), a affirmé un haut responsable de la gendarmerie burkinabè.

Arrêté en janvier 2017 au Mali par des soldats français de la force française Barkhane, Mimi Ould Baba Ould Cheikh a été présenté comme "le chef des opérations des attaques" ou le "commanditaire" de Ouagadougou, par les autorités burkinabè lors d’un point de presse vendredi.

"Mimi Ould Baba Ould Cheikh et Ibrahim Ould Mohamed, anciens pensionnaires du site de réfugiés de Mentao, à Djibo, entendus par des enquêteurs burkinabè, ont révélé leurs implications dans les attaques du 15 janvier 2016 à Ouagadougou", a déclaré le chef d'état-major général adjoint de la gendarmerie, le colonel Serge Alain Ouédraogo.

Ibrahim Ould Mohamed a, lui, été interpellé en mai 2016, toujours au Mali. Il a aussi participé à la logistique de l'attaque de Grand-Bassam, selon le colonel.

Après ces arrestations, "une mission du ministre burkinabè chargé de la Sécurité a été envoyée à Bamako et a pu recueillir les aveux de leur implication dans les attaques" de Ouagadougou, a indiqué le colonel Ouédraogo.

Selon ces aveux rapportés par le colonel, Mimi Ould Baba Ould Cheikh a été contacté au nord-Mali par Mohamed Ould Nouiny, alias Al Hassan, un adjoint de Mokhtar Belmocktar (Al-Mourabitoune) et a adhéré au "projet" contre une promesse de 10 millions de francs CFA (15.000 euros).

"Il s’est rendu quelques semaines avant l'attaque à Ouagadougou en compagnie d’un individu de race blanche prénommé Abderrahmane avec des cartes d’identité nigériennes pour une mission de repérage", a-t-il précisé.

Selon lui, durant leur séjour, ils ont visité, photographié et filmé le café-restaurant Cappucino (épicentre de l'attaque), la devanture du Splendid Hôtel (en face) mais aussi le restaurant Le Verdoyant (non touché par l'attaque et situé à plusieurs centaines de mètres de là).

Mimi Ould Baba Ould Cheikh a ensuite "été chargé de conduire la mission sur Ouagadougou (...). L’armement et le matériel de l’attaque ont été soigneusement dissimulés dans un pneu de camion semi-remorque que Mimi a fait convoyer au Burkina par les soins de son lieutenant, Ibrahim Ould Mohamed, contre 1,5 million de francs CFA", selon le récit du colonel Ouédraogo.

Mimi Ould Baba Ould Cheikh est entré sur le territoire burkinabè le 9 janvier 2016 avec les trois jeunes assaillants qui ont mené l'attaque, à bord d’une berline noire immatriculée au Togo. Ils ont rallié Ouagadougou, en passant par Djibo.

Le 15 janvier à 19h00, Mimi Ould Baba Ould Cheich a déposé les trois jeunes assaillants derrière l’immeuble abritant le café Cappucino et foncé à nouveau vers Djibo où l’attendait Ibrahim Ould Mohame. Les deux hommes ont traversé la frontière burkinabè vers le Mali avec le véhicule de Mimi Ould Baba.

Trois autres complices ont été interpellés au Burkina à la suite de ces aveux, selon le colonel Ouédraogo: Sawadogo Maliki qui a aidé à louer une villa pour héberger le commando, Tiemtoré Nayabtenga, intermédiaire en location immobilière et Maiga Alhousséni Bocar dont le domicile a servi à héberger Ibrahim Ould Mohamed à son arrivée à Ouagadougou avec le pneu dissimulant les armes.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 25/03/2017 à 07h32