Côte d'Ivoire: 500 millions de dollars de perte pour les filières cajou et coton

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Le 04/05/2020 à 11h49, mis à jour le 04/05/2020 à 11h49

Les filières noix de cajou et coton de Côte d'Ivoire vont perdre en 2020 l'équivalent de 500 millions de dollars (455 millions d'euros) de recettes d'exportations à cause du coronavirus, a annoncé lundi le Conseil coton-anacarde (CCA) ivoirien.

La Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial de noix de cajou (appelé aussi anacarde) et le troisième producteur africain de coton. "Sur le marché international, les offres en direction de la Côte d'Ivoire étaient de 1.400 dollars la tonne pour la noix de cajou", a indiqué à l'AFP le directeur du CCA Adama Coulibaly.

"Les même contrats négociés ont chuté, à l'apparition de la pandémie pour se situer à 900 dollars soit un gap de 500 dollars, sur 600.000 tonnes de produits à exporter vers le Vietnam et l'Inde", a expliqué Coulibaly, évoquant une perte de plus de 300 millions de dollars.

La production de coton graine absorbée par les industries textiles en Asie (Bangladesh, Chine, Thaïlande) a subi le même sort.Négocié à 1.007 FCFA/kg (1,52 euros), le prix a baissé pour se situer à 600 FCFA/kg (0,91 euro) pour une production de 170.000 tonnes à exporter, soit une perte de 172 millions de dollars.

"Le coronavirus a impacté en termes financiers nos activités en Asie, notre principal débouché. Nous avons été confrontés à l'absence de clients, de contrats et un manque de financement pour les acheteurs", a souligné le directeur du CCA qui gère les deux filières.

La campagne 2018/2019 de noix de cajou s'était soldée par une production de 634.000 tonnes, contre 761.000 précédemment, soit une baisse de 17%.

La Côte d'Ivoire espérait une production de 800.000 tonnes sur 2019-2020, mais cet objectif ne devrait pas être atteint."Nous ne sommes plus certains d'atteindre les 800.000 tonnes en 2020, en raison d'un déficit de pluviométrie dans le nord du pays, principale zone de production", alors que la campagne avait bien démarré avec tous les indicateurs au vert", selon le CCA.

Le secteur ivoirien de l'anacarde compte 250.000 producteurs regroupés dans une vingtaine de coopératives et emploie deux millions de personnes, directement et indirectement. La production ivoirienne de coton 2019-2020 devrait croître par rapport à la précédente récolte de 458.000 tonnes, qui a hissé le pays au 3e rang africain.

Le gouvernement ivoirien a annoncé en avril une enveloppe de 250 milliards de francs CFA (380 millions d'euros) pour soutenir les grandes cultures agricoles d'exportation, dont le cacao et la noix de cajou, face aux conséquences économiques de l'épidémie de coronavirus. Les cultures en elles-mêmes ne sont pour l'instant pas impactés directement par l'épidémie, mais les exportations risquent de chuter en raison de la récession économique mondiale.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 04/05/2020 à 11h49, mis à jour le 04/05/2020 à 11h49