Vidéo. Côte d’Ivoire: les Ivoiriens partagés à propos d'un éventuel troisième mandat de Ouattara

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Le 05/06/2018 à 14h48, mis à jour le 05/06/2018 à 14h55

VidéoL’annonce de l’éventualité d’un troisième mandat du président Ouattara suscite la controverse au sein de l’opinion ivoirienne, partagée entre la nécessité de laisser l’actuel chef d’Etat poursuivre son œuvre et la préservation du principe sacro-saint de la limitation du mandat présidentiel.

L’introduction de la limitation du mandat présidentiel dans la Constitution de la deuxième République, adoptée début 2000 (et remplacée par la dernière Constitution de novembre 2016) avait été saluée par l’ensemble de classe politique et des Ivoiriens comme une grande avancée démocratique.

Mais les temps ont bien changé et une partie des Ivoiriens verrait d’un bon œil un troisième mandat pour le président Alassane Ouattara. Raison évoquée, la nouvelle Constitution, adoptée alors que ce dernier entamait en principe son second et dernier mandat constitutionnel, «remet les compteurs à zéro».

A l’inverse, d’autres marquent leur désaccord, craignant le «syndrome burkinabè» dans un paysage politique jugé encore fragile.

La stratégie de l’autruche?

Une partie des Ivoiriens préfère fustiger l’opposition qui dénonce une «provocation» du régime ivoirien. En effet, l’opposition avait appelé au boycott du référendum sur la Constitution qui ouvrait royalement la voie à son approbation, sans anticiper le fait que ce nouveau texte pouvait servir de justificatif pour un faire voler en éclat la contrainte de la limitation de mandat. Une stratégie pourtant bien connue sur le continent.

Si l’opposition parle d’une «provocation», elle se refuse à croire à l’éventualité d’un troisième mandat. «Alassane Ouattara a fini ses deux mandats et n’a rien à faire dans la politique ivoirienne» a déclaré Affi N’Guessan du FPI.

Il en est de même pour le PDCI, l’allié du RDR d’Alassane Ouattara, avec qui il est en délicatesse au sujet d’une alternance au sein du RHDP, la coalition au pouvoir: «restez tranquille, Ouattara ne sera pas candidat» en 2020, a indiqué, lundi 4 juin, Maurice Kakou Guikahué, son secrétaire général exécutif.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 05/06/2018 à 14h48, mis à jour le 05/06/2018 à 14h55