Afrique centrale: une industrie cinématographique qui se cherche

Affiche publicitaire du festival Ecrans noirs 2023 au Cameroun à Yaoundé

Le 25/10/2023 à 10h04

VidéoLe rideau est tombé sur le festival de cinéma Ecrans noirs après une semaine d’activités à Yaoundé. Occasion pour les cinéastes africains d’accorder leurs violons pour le développement optimal du 7ème art dans le continent.

La 27ème édition du festival Ecrans noirs est entrée en gare le 21 octobre 2023 à Yaoundé au Cameroun. Il s’agit d’un rendez-vous annuel qui a pour objectif la diffusion des créations cinématographiques des pays d’Afrique centrale: Cameroun, Gabon, Congo, République démocratique du Congo, République centrafricaine et Tchad.

De nombreux autres cinéastes de différents pays ont été invités pour une valorisation plus accrue des contenus cinématographiques de la planète et plus particulièrement de l’Afrique francophone. Le festival Ecrans noirs, fondé en 1997, se veut aussi un espace de réflexion sur le cinéma.

Des colloques ont été organisés et auxquels ont pris part les professionnels qui ont débattu de thématiques diverses, allant des conditions d’exercice à l’évolution du 7ème art sur le continent africain.

Depuis plus de cinq ans, les acteurs de l’art cinématographie de l’Afrique centrale mènent des réflexions sur les mécanismes à mettre sur pied pour faire décoller le cinéma dans cette sous-région suivant l’exemple de l’Afrique de l’Ouest.

Le réalisateur et acteur camerounais Ebénézer Kepombia estime que «C’est un problème d’organisation et de structuration en Afrique centrale. Ailleurs on a plus d’organismes qui financent les projets culturels. Notre sous-région n’en compte aucun pourtant la production d’un film coûte excessivement cher».

C’est une occasion d’inviter la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) à investir comme la BCEAO le fait en Afrique de l’Ouest. Ce manque de financements amène par conséquent les réalisateurs à livrer des œuvres non conformes à l’éthique de la profession.

Parmi les réalisateurs invités à cette 27ème édition, il y avait une certaine Fatine Khalkhal de nationalité marocaine dont le film Faro a attiré l’attention de plusieurs cinéphiles africains et d’ailleurs. L’faro qui revient sur les traitements inhumains que les citoyens marocains du sud du pays avaient subi lors de la colonisation.

Ecrans noirs est une création de l’artiste cinéaste camerounais Bassek Ba Kobhio fondateur de l’association du même nom. Les activités de cette année se sont tenues dans la ville de Yaoundé au palais des congrès, au musée national et dans d’autres lieux symboliques.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 25/10/2023 à 10h04