Alors que les compagnies africaines devraient subir des pertes cumulées dépassants les 4,5 milliards de dollars en 2022, Ethiopian Airlines a réalisé, au cours de l’exercice 2021-2022, un bénéfice net de 937 millions de dollars. Et Asky Airlines, sa filiale panafricaine basée au Togo, figure parmi la poignée de compagnies du continent ayant réalisé un résultat positif, et ce malgré un contexte défavorable marqué par les effets du Covid-19 et surtout par l’envolée du prix kérosène dans le sillage de la guerre Russie-Ukraine. Et ce n’est pas un hasard.
Plusieurs facteurs expliquent le succès d’Ethiopian Airlines: gouvernance, taille de la flotte, alliances stratégiques… Mais derrière, il y a surtout des hommes visionnaires qui ont construit, pierre après pierre, un groupe rentable et diversifié comprenant, entre autres: Ethiopian Airports, Ethiopian Inflight Services, Ethiopian MRO Services, Ethiopian Skylight Hotel, Ethiopian Aviation Academy…
La gouvernance: moteur du succès
La réussite d’Ethiopian Airlines est sans contexte liée à sa gouvernance. Fondée en 1945 sous le règne de l’empereur Haïlé Sélassié 1er, la gouvernance d’Ethiopian a été facilitée par les autorités éthiopiennes successives qui n’interférent pas dans la gestion de la compagnie. Ainsi, contrairement à ce qui se fait presque dans le reste du continent où les dirigeants des compagnies aériennes sont parachutés à la tête des pavillons nationaux, souvent sans aucune connaissance réelle du secteur, chez Ethiopian Airlines, le boss est toujours de la maison où il a cumulé des décennies de loyaux et bons services dans différents postes. Une évolution qui lui permet d’avoir une vision claire sur toutes les activités de la compagnie.
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Cela a permis aux différents PDG qui se sont succédés à la tête de la compagnie de mettre en valeur leurs visions stratégiques. Pour ces dernières décennies, deux noms ont marqué cette gouvernance. Girma Wake (Vision 2010), a été recruté en 1965 alors qu’Ethiopian était une joint-venture avec l’américaine TWA, PDG d’Ethiopian de 2004 à 2011. Il est actuellement président du Conseil d’administration du groupe. Il y a aussi Tewolde GebreMariam (Vision 2025), entré en 1985 dans la compagnie, y est resté 37 ans dont 11 en tant que PDG de 2011 à 2022 et en a fait un fleuron mondial de l’aérien. La flotte est passée de 33 à 130 appareils et le chiffre d’affaires de 1,3 à 3,9 milliards de dollars, entre 2011 et 2019-2020.
Quant à l’actuel boss Mesfin Tasew (Vision 2035), ingénieur et diplômé d’avionique, il a passé 38 ans au sein d’Ethiopian avant d’être appelé, fin mars 2022, pour prendre les destinées de la compagnie après la démission de Tewolde GebreMariam pour des raisons de santé. Avant sa nomination, Mesfin Tasew dirigeait la filiale panafricaine Asky Airlines basée à Lomé, au Togo, devenue une des compagnies les plus performantes du continent dans le sillage de la maison mère Ethiopian Airlines. Ainsi, pour la «Vision 2035» dévoilée en décembre 2022, Mesfen Tasew ambitionne de porter la flotte de la compagnie à 271 appareils, faire passer les destinations de 131 à 207, le nombre de voyageurs transportés à 65 millions et le fret à 3 millions de tonnes, pour un chiffre d’affaires de 25 milliards de dollars.
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Ainsi, tous les dirigeants du groupe ont gravi les échelons et occupé différents postes clés avant d’en prendre les rênes. Chacun ayant pour ambition de marquer son passage avec une philosophie qui se résume en ces quelques principes: une feuille de route claire et s’y tenir, convaincre l’ensemble des salariés, miser sur la formation, soigner la gouvernance et tenir la politique aussi éloignée que possible de la gestion de la compagnie. Pourtant, Ethiopian est une compagnie aérienne à 100% publique. Son capital est entièrement détenu par Ethiopian Investment Holdings (EIH), le plus grand fonds souverain d’Afrique, avec plus de 150 milliards de dollars d’actifs sous gestion et qui représente les intérêts commerciaux et d’investissement à long terme de l’Ethiopie. Ce fonds souverain détient un portefeuille de près d’une trentaine d’entreprises publiques, dont Ethiopian Airlines. Mais, l’Etat n’interfère pas dans la gestion du groupe.
A noter que les différents managers qui ont dirigé la compagnie avec pour unique ambition d’en faire la première du continent et l’une des plus importantes du monde ont tous œuvré à la diversification du groupe afin de réduire les risques liés à l’offre unique du service de transport de passagers.
Une flotte de 144 avions pour transporter voyageurs et fret vers 150 destinations
Un des leviers du succès d’Ethiopian Airlines repose sur sa flotte relativement importante et moderne et son réseau de destinations dense. En effet, suite à la réception, le 29 avril 2023, de son 20e et dernier A350-900 en provenance de l’usine d’Airbus de Toulouse, un avion de 348 places et économe en carburant, certifié pour voler avec un mélange allant jusqu’à 50% de carburant d’aviation durable (SAF) mélangé à du Kérosène, contribuant à réduire les émissions de carbone, la compagnie exploite une flotte de 144 avions modernes.
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En plus, la flotte du leader africain du transport aérien est l’une des plus jeunes du continent avec une moyenne d’âge de 8,2 ans.
A noter qu’une partie de la flotte d’Ethiopian est dédiée au fret. Elle dispose de la plus importante flotte d’avion-cargo du continent dont 10 Boeing B777-200 LRF de grandes capacités. Cette flotte de fret est un atout essentiel pour l’Ethiopie qui est un pays enclavé et pour faire face aux concurrents africains et ceux du Golfe.
A noter qu’en 2020, en pleine période de Covid-19, Ethiopian s’est métamorphosée en réaction à l’arrêt du transport aérien de voyageurs en affectant rapidement presque la moitié de sa flotte au fret dont 37 appareils de manière exclusive. Une flexibilité de sa stratégie qui lui a permis d’afficher une bonne résilience et d’être l’une des rares compagnies aériennes au monde à avoir réalisé un bénéfice durant le premier semestre 2020 (44 millions de dollars de bénéfice). Cela lui a permis aussi d’être une des rares compagnies aériennes au monde à avoir traversé cette période sans réduire sa voilure (baisse de flotte, licenciement…), ni de réduction des salaires et encore moins de sollicitation financière à l’Etat.
Avec cette importante flotte, Ethiopian couvre plus de 150 destinations nationales et internationale, de passagers et de fret, sur les 5 continents. Ainsi en 2019, Ethiopian Airlines était parvenue à se hisser à la 5e place des compagnies aériennes ayant le plus grand nombre de destinations couvertes au monde, dépassant les grandes compagnies européennes dont Air France, British Airways, Lufthansa…
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Le point fort d’Ethiopian est d’être arrivée à faire de l’Aéroport international d’Addis-Abeba Bole un hub international. Selon les données du spécialiste OAG, la compagnie éthiopienne est parvenue à faire d’Addis-Abeba un véritable hub international où le transit représentant 70% de son trafic. Le groupe a ouvert, en 2012, un second hub à l’aéroport international de Lomé-Tokoin au Togo, plateforme où est basée sa filiale panafricaine Asky Airlines.
Avec son dense réseau, Ethiopian positionne Addis-Abeba comme une alternative face à Doha et Dubaï en tant que plaque tournante des transferts vers l’Afrique. A ce titre, en 2018, le hub d’Addis-Abeba a dépassé celui de Dubaï comme porte d’entrée du continent africain. L’adoption d’E-Visa par les autorités éthiopiennes y a aussi contribué en facilitant l’accès au territoire éthiopien.
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Et afin de faire face à la saturation annoncée de l’Aéroport d’Addis-Abeba Bole, les autorités éthiopiennes ont annoncé la construction d’un nouvel aéroport d’une capacité traitement de 100 millions de passagers par an, contre les 22 millions actuels après les récents travaux d’extension.
Alliances capitalistiques : une galaxie de filiales et hubs stratégiques
Fort du succès du pavillon éthiopien et aussi de sa filiale panafricaine Asky, de plus en plus de pays africains tablent sur Ethiopian Airlines pour lancer leur compagnie nationale. Il faut dire que le succès de Asky Airlines est édifiant quand on connait les échecs et le taux de mortalité des compagnies aériennes en Afrique centrale et ouest.
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Cette compagnie, lancée en janvier 2010 avec l’objectif de ses initiateurs de remplacer la défunte compagnie panafricaine Air Afrique disparue en 2002, filiale à hauteur de 20% d’Ethiopian, compte actuellement une flotte de 12 appareils et couvre 25 destinations dans 22 pays en Afrique de l’Ouest, centrale et australe.
Ce succès a poussé d’autres pays africains à solliciter des partenariats capitalistiques avec Ethiopian. C’est le cas pour Malawi Airlines, Zambian Airways…
Deux autres grands pays africains négocient actuellement avec Ethiopian pour lancer leur pavillon national. Ainsi, le Nigeria, la première puissance économique africaine, après plusieurs échecs, compte relancer sa compagnie nationale, rebaptisée Nigeria Air, en partenariat avec Ethiopian. Le pays ne dispose plus de compagnie aérienne nationale depuis 2003. Ethiopian détiendra 49% du capital de Nigeria Air et fournira à cette compagnie du personnel technique et surtout administratif pour assurer la bonne gestion de la compagnie.
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Cet adossement devra permettre au pays le plus peuplé d’Afrique et qui compte une douzaine de compagnies aériennes privées, globalement fragiles, de bénéficier de l’expertise et de l’expérience d’Ethiopian, notamment l’expertise managériale. La réalisation de ce partenariat pourrait se traduire par la création d’un 3e hub pour Ethiopian, après ceux d’Addis-Abeba et de Lomé.
De même, des discussions sont en cours avec les autorités de la République démocratique du Congo (RDC), 4e pays le plus peuplé d’Afrique, pour le lancement d’une compagnie nationale Air Congo. Ces alliances permettent à la compagnie aérienne éthiopienne de mieux tisser son réseau de couverture du continent.
Formation: une université dédiée à l’aviation
La formation des ressources humaines a été un des premiers axes majeurs dans les choix stratégiques d’Ethiopian Airlines. C’est ainsi que dès 1956 la compagnie a créé son Centre de formation professionnel qui a été transformé par la suite en académie avec Ethiopian Aviation Academy. Celle-ci, homologuée par l’PACI, l’IATA et EASA, et dotée d’équipements de pointe, offre une gamme complète de formations aéronautiques initiales et/ou en continue dans plusieurs domaines: pilotage, maintenance d’avions, personnel navigant commercial, personnels de vente et services aux compagnies aériennes…
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Et depuis le 6 mars 2023, Ethiopian Aviation Academy a été transformée en une université spécialisée dans le domaine de l’aviation. En plus des formations qui étaient assurées jusqu’à présent par l’académie, l’université a ouvert des formations diplômantes de premier et troisième cycle dans les domaines de l’aérospatiale et de l’hôtellerie. Elle délivrera ainsi des licences en ingénierie de maintenance des aéronefs, en gestion de l’aviation, en gestion du tourisme et de l’hôtellerie et un MBA en gestion de l’aviation.
L’objectif de l’université est d’être pourvoyeuse de nombreux emplois qualifiés en formant plus de 4.000 personnes par an dans les différents domaines de l’aviation et répondre ainsi à la forte demande de la compagnie et de ses partenaires africains et autres.
Il faut dire que la demande de formation va crescendo au niveau du continent. Selon Boeing, les compagnies aériennes du continent auront besoin sur la période 2020-2040 de 63.000 professionnels dont 19.000 pilotes, 20.000 techniciens et 24.000 membres d’équipage de cabine.
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L’université est ouverte aux étudiants et stagiaires étrangers de plusieurs nationalités. On dénombre actuellement plus de 44 nationalités majoritairement africaines.
Industrie aéronautique: MRO, composants aéronautiques et conversion d’avions
Après les succès au niveau du transport de voyageurs et de marchandises, Ethiopian Airlines compte aussi devenir un acteur incontournable de la MRO (Maintenace, Repair, and Operations). La compagnie mise sur cet important marché pour réparer et assurer la maintenance de sa flotte propre, mais aussi se positionner comme acteur incontournable pour les autres compagnies aériennes africaines.
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Outre la maintenance, la réparation et la révision de ses appareils, Ethiopian cible aussi les flottes des autres pays africains, ce qui constitue un important marché. Pour s’en rendre compte, il faut souligner que la douzaine de compagnies aériennes privées du Nigeria consacre autour de 2,5 milliards de dollars à ses opérations à l’étrangers faute de capacités MRO.
Il s’agit d’un marché à fort potentiel sachant que selon les projections du constructeur Boeing, le continent africain aura besoin de 1.030 nouveaux appareils sur la période 2020-2040 pour faire face à la demande du secteur aérien continental. Selon la Vision 2035, le MRO devrait représenter un revenu de plus de 1 milliard de dollars à l’horizon 2035.
Outre la formation, le groupe Ethiopian s’est aussi inséré dans la chaine industrielle du secteur aéronautique mondiale. Ainsi, au niveau de son site MRO, le groupe Ethiopian fabrique divers types de produits et composants rentrant dans la fabrication des avions dont les harnais pour B737, B747 et B777 pour Boeing. Elle a fabriqué plusieurs dizaines de milliers de produits (diodes, assemblages de prises d’interphones, commutateurs de train d’atterrissage et de panneaux de relais…) au cours de ces dernières années au produit du constructeur américain et de ses filiales.
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En 2021, la compagnie a décidé d’élargir ses activités au niveau de la chaine de valeur de l’industrie aéronautique mondiale en s’attaquant à la reconversion des avions. Elle a signé un accord avec Israël Aerospace Industries pour ouvrir un centre de conversion d’avions de passagers en appareils cargo. Les deux partenaires ont décidé de construire la plus grande et la plus avancée ligne de conversion d’avions de passagers en appareils cargo d’Afrique. Implantée au niveau du site MRO du groupe, cette activité cible les appareils de la compagnie, du continent et du reste du monde en réponse à la hausse de la demande d’avions cargo.
Ethiopian Skylight Hotel, un hôtel de 1.024 chambres
Le groupe Ethiopian Airlines poursuit sa politique de diversification en se lançant également dans l’hôtellerie. Dans ce cadre, le vendredi 5 mai 2023, le groupe a inauguré la phase 2 de son méga hôtel 5 étoiles, Ethiopian Skylight Hotel, situé à 5 minutes de marche de l’aéroport international d’Addis-Abeba Bole.
Au total, cet imposant hôtel comprend 1.024 chambres et suites présidentielles et exécutives confortables et modernes avec 9 types de chambres différents adaptées aux longs et courts séjours et bénéficiant d’équipements ultramodernes.
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Propriété de la première compagnie aérienne africaine, l’hôtel clé en main a été conçu et réalisé par l’entreprise chinoise AVIC. L’établissement dispose de salles de réunion, de différents types de restaurants (éthiopien, italien, arabe et asiatique), d’une piscine et d’autres commodités (salle de sport, SPA…).
L’hôtel est une option d’hébergement pratique et ambitieuse pour les voyageurs d’affaires et de loisirs ainsi que les voyageurs qui souhaitent visiter la capitale éthiopienne.
D’un coût de 220 millions de dollars, dont 35% de fonds propres et 65% de financement d’EximBank of China, l’hôtel a permis la création de 1.100 emplois et constitue désormais une des composantes de l’offre de services du groupe.
L’une des rares compagnies aériennes publiques rentables
Grâce à la bonne gestion de la compagnie et à la diversification de son portefeuille d’activités, Ethiopien Airlines est l’une des rares compagnies aériennes publiques africaines à être rentable et à ne pas être sous perfusion de l’Etat.
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Preuve en est, même en 2020, année marquée par l’arrêt de presque de la totalité des vols de transport de voyageurs dans le monde durant presque 9 mois, Ethiopian a réalisé un résultat positif en arrivant à s’adapter rapidement à la conjoncture en réorientant une partie de sa flotte en cargo pour accompagner le développement du transport de fret.
Et au terme de l’exercice 2021-2022, la compagnie a réalisé un chiffre d’affaires de 5 milliards de dollars pour un bénéfice net record de 937 millions de dollars. A titre d’illustration, pour l’exercice 2022, les compagnies aériennes africaines ont cumulé une perte globale d’environ 4,5 milliards de dollars en 2022.
A noter aussi que la compagnie panafricaine Asky Airlines figure avec Ethiopian parmi les rares compagnies aériennes africaines rentables. Grâce à la gestion de la filiale assurée par Ethiopian, Asky revendique la seconde meilleure profitabilité du secteur aérien africain, derrière la maison mère.
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Bref, la compagnie Ethiopian Airlines, leader du transport aérien en Afrique devrait renforcer sa domination du ciel du continent avec l’effectivité du Marché unique de transport aérien en Afrique (Mutaa). Celui-ci lèvera les barrières qui entravent la desserte de certains pays du continent qui préfèrent jalousement conserver leur ciel à leur pavillon national. Le Mutaa permettra aux compagnies aériennes du continent de dépasser l’obstacle que constitue le faible octroi de la 5e liberté qui freine actuellement la connectivité aérienne en Afrique.