Le jardin de la Télévision nationale, site retenu pour ce festival, grouille de monde depuis quelques jours. Environs 400 acteurs culturels prennent part à l'événement. Sous les stands d'exposition, un parfum de gastronomie locale envoûte les visiteurs. Dans ce casting culinaire en plein air, Léa Obone prépare ces mets au feu de bois.
«Je suis en train de préparer les mets du Woleu-Ntem, dont je suis originaire. Ici, j'ai le paquet de concombre et le paquet d'arachide. Le plus souvent, on prépare ces mets lorsque nous donnons notre fille en mariage. On offre ces mets sous forme de présents aux beaux-parents de la mariée», explique la quinquagénaire, enthousiaste.
L’alimentation des Gabonais accorde une grande place aux menus roboratifs, aux féculents et aux cuissons en bain de friture ou en sauce. Les grillades au feu de bois, plus légères de prime abord, sont souvent généreusement arrosées de diverses matières grasses pendant toute la cuisson.
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À un mètre du stand de Léa, nous jetons un coup d'œil dans la marmite prête à cuire d'une autre exposante. Il s'agit du nyembwé, une sauce à base de noix de palme cuites puis pilées jusqu’à l’obtention d’une pâte. «Le nyembé est composé de l'épinard mélangé aux poissons fumés, de peau de bœuf et de crabes», précise Arlette Nyngone.
Les cordons bleus du festival mettent les bouchées doubles pour régaler les visiteurs. C'est une course contre la montre qui rappelle l'ambiance des retrouvailles de l'arrière-pays. «Moi je suis né au village, j'ai grandi au village. Lorsqu'on vient dans un festival comme celui-ci, on retrouve les plats qu'on a toujours consommés dans notre tendre enfance. Donc c'est l'occasion de revivre ces moments», s'extasie Christian Nang, savourant son plat de poisson salé.
Le programme artistique du Festival national des arts est riche. Outre la gastronomie, il propose des danses, des rites, des master class, les expositions, de l’art contemporain et toutes ses dérivées.