Guinée: 300 ressortissants de pays d’Afrique de l’Ouest auraient participé aux manifestations

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Le 28/10/2019 à 15h16, mis à jour le 28/10/2019 à 15h18

Selon les sources, ces arrestations pourraient être liées à des « infiltrations de corps étrangers » ou aux pratiques controversées d’une société de vente directe.

Des centaines de ressortissants de pays d’Afrique de l’Ouest ont été interpellés ces derniers jours par la Guinée, qui dénonce des « infiltrations de corps étrangers » alors que le pays traverse une crise politique ; mais cette affaire pourrait être liée aux pratiques controversées d’une société de vente directe.

Mardi 22 et mercredi 23 octobre, les policiers ont interpellé 141 personnes qui étaient « confinées dans des concessions » dans la périphérie de Conakry : 84 Bissau-Guinéens, 46 Sénégalais, neuf Guinéens, un Burkinabé et un Gambien, a indiqué le gouvernement. D’autres opérations ont eu lieu dans plusieurs régions du pays, portant à environ 300 le nombre de personnes interpellées.

«Cette opération prouve à suffisance la récurrence d’infiltrations de corps étrangers tant à Conakry que dans des grandes villes de l’intérieur du pays», estime le gouvernement, alors que la Guinée connaît une vague de manifestations, qui ont fait une dizaine de morts, contre un projet de troisième mandat attribué au président Alpha Condé.

L’action de la police et de la gendarmerie vise à « débarrasser la Guinée des mauvaises graines qui n’ont rien à faire ici en cette période de troubles », a déclaré, dimanche à l’AFP, un haut responsable de la police ayant requis l’anonymat.

Pratiques douteuses

Un responsable de la présidence, le lieutenant-colonel Fodé Bakary Cissé, a toutefois donné une version différente, mêlant aux questions de sécurité celle de la lutte contre les pratiques jugées douteuses d’une multinationale de la vente directe, Qnet, bien implantée en Afrique. Cette société, dont le siège est à Hongkong, aurait attiré en Guinée des jeunes de plusieurs pays et leur aurait vendu des produits divers, à charge pour eux de les revendre à leur entourage.

«Nous nous regroupons dans une concession parce que nous sommes dans un système. Quand vous achetez un produit, l’entreprise vous demande d’écouler deux autres produits. Si vous faites cela, la société va vous accorder des avantages», a expliqué Satigui Camara, l’un de ces vendeurs.

«Tout le monde a compris qu’il ne s’agit pas d’un simple commerce en ligne», a déclaré M. Cissé, chef de division au secrétariat de la présidence chargé des services spéciaux. «Les responsables de Qnet vont devoir rembourser toutes les victimes. Nous sommes en face d’une situation sécuritaire nationale et chaque citoyen doit y veiller», a-t-il ajouté.

«En Guinée comme dans d’autres pays africains, il se trouve que le modèle d’affaires de Qnet est méconnu, ce qui ouvre la brèche à des incompréhensions et à l’assimilation à des modèles illégaux tels que les plans pyramidaux», s’est défendu un responsable de la société, en dénonçant une «campagne de dénigrement» orchestrée selon lui par de hauts responsables guinéens.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 28/10/2019 à 15h16, mis à jour le 28/10/2019 à 15h18