La junte au pouvoir en Guinée s'est livrée jeudi à une charge très violente contre le président en exercice de la Cédéao peu avant un sommet de cette organisation, dénonçant des propos tenus mercredi comme une "honte" et l'accusant de pratiquer une diplomatie "de guignols".
"Le mensonge grossier et les propos qui s'apparentent à de l'intimidation sont de nos jours des pratiques rétrogrades qui n'honorent pas son auteur et ternissent par la même occasion l'image de marque de la Cédéao. Nous ne pouvons pas porter cette honte", affirme dans une vidéo adressée à un correspondant de l'AFP le colonel Amara Camara, une des figures de la junte et secrétaire général de la présidence dite de transition.
"On n’est pas dans une relation de guignols ou de téléréalité", a-t-il renchéri.
Le colonel Camara reproche au président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), le Bissau-Guinéen Umaro Sissoco Embalo, ses déclarations aux médias français RFI et France 24 mercredi.
M. Embalo avait prévenu que la Guinée allait au devant "de lourdes sanctions" si la junte arrivée au pouvoir par la force en septembre 2021 persistait à vouloir s'y maintenir trois ans. Il avait réaffirmé avoir obtenu lors d'une visite en Guinée un accord avec la junte pour qu'elle cède la place à des civils élus au bout de deux ans, ce que le colonel Camara qualifie de "mensonge".
Les dirigeants des Etats membres de la Cédéao devraient se réunir en sommet jeudi après-midi à New York en marge de l'assemblée générale des Nations unies, avec la situation en Guinée ainsi que la crise entre le Mali et la Côte d'Ivoire tout en haut de leur agenda.