Maroc-Sénégal: les 9 recommandations du Groupe d’impulsion économique

Macky Sall, président du Sénégal, et Mohammed VI, roi du Maroc. . DR

Le 10/11/2016 à 11h28, mis à jour le 10/11/2016 à 13h23

Au dernier jour de la visite d’amitié et de travail du roi Mohammed VI à Dakar, d’autres conventions de partenariat ont été signées entre les deux parties. Le Groupe d’impulsion économique a aussi formulé 9 recommandations pour dynamiser les échanges entre les deux pays.

Le dernier acte de la visite du roi du Maroc, Mohammed VI, au Sénégal a eu pour cadre le Centre international de conférence Abdou Diouf à Diamniadio.

En présence des deux chefs d’Etat, les secteurs privés des deux pays se sont engagés à œuvrer pour concrétiser la nouvelle dynamique de coopération définie dans le cadre du Groupe d'impulsion économique.

Voici les 9 recommandations issues des travaux de ce Groupe d’impulsion économique:

1. Améliorer la gouvernance du Groupe d’impulsion économique notamment sa reconfiguration pour plus d’efficacité, la création d’une cellule d’intelligence économique et une meilleure coordination entre les acteurs publics et privés.

2. Mettre en place une bourse de transport et de la logistique qui permettra d’informer sur les offres de capacités en camions et conteneurs, optimiser les retours à vide et par conséquent, augmenter les flux, tout en réduisant les coûts de transport.

3. Faire converger les normes: pour faciliter les échanges, le Groupe d’impulsion économique va travailler sur l’harmonisation des normes sanitaires, la levée des obstacles techniques au commerce (OTC) et la labélisation réciproque des laboratoires des deux pays.

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4. Structurer le développement des flux touristiques. Dans ce sens, des bureaux de représentation de promotion du tourisme seront mis en place, ainsi que la création d’une synergie à travers des packages touristiques englobant les deux pays.

5. Activer la réciprocité des flux d’investissements en mettant en place des outils d’information pour favoriser les investissements privés du Sénégal vers le Maroc, identifier les domaines pouvant donner lieu à des joint-ventures, mais également à des partenariats croisés.

6. Développer le capital humain local, en renforçant et en systématisant le recours à l’expertise locale et aux ressources humaines locales et d’accompagner le développement de bureaux d’étude et d’assistance technique dans leur internationalisation.

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7. Instaurer un cadre favorisant le développement de l’économie sociale avec l’organisation d’un salon annuel qui permettra l’échange et le partage des «best practice» en matière d’économie sociale, solidaire et d’artisanat, en particulier d’activités génératrices d’emplois et de revenus. L’Initiative nationale marocaine de développement humain (INDH) et le Programme sénégalais d’urgence de développement communautaire (PUDC) constitueraient le premier domaine de ces échanges.

8. Améliorer l’accès à l’information financière. L’acquisition d’actifs financiers par des particuliers sur les deux marchés de capitaux viendrait ainsi soutenir l’investissement industriel. Un cadre d’échange entre établissements financiers devra être mis en place.

9. Enfin, la dernière recommandation du Groupe d’impulsion économique est un appel à œuvrer pour la signature d’un accord commercial Maroc-CEDEAO. Un lobbying commun devrait être mené par les deux pays dans ce sens, pour élargir les perspectives de co-investissements maroco-sénégalais.

Des recommandations qui traduisent la volonté des secteurs privés marocain et sénégalais à aller plus loin dans les échanges et projets de partenariat.

«Vous nous avez invité à nous unir davantage et à établir durablement un partenariat d’affaires gagnant-gagnant. Nous vous confirmons que nous sommes engagés à bâtir cette convergence d’intérêts indispensable entre privé sénégalais et privé marocain», promet Baïdy Agne, président du Conseil national du patronat (CNP).

«Cet esprit de jeter des ponts économiques communs est plus que jamais vivace. Nous avons à cœur la coopération économique, le moteur d’une croissance partagée, inclusive, mais également le socle de l’émergence d’une économie sociale soutenue par des entreprises créatrices de valeur ajoutée et d’emplois locaux et socialement responsables», complète Miriem Bensalah Chaqroun, présidente du de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).

Par ailleurs, trois conventions de partenariat et un protocole d’accord ont été signés dans les domaines de la promotion touristique (entre l’Office national marocain du tourisme et l’Agence sénégalaise de promotion touristique) et pour la création au Sénégal d’un centre de compétences numériques. Le groupe logistique marocain «La Voie Express» et la sénégalaise «Texte courrier» s’engagent également à créer une joint-venture.

Par Ibrahima Diallo (Dakar, correspondance)
Le 10/11/2016 à 11h28, mis à jour le 10/11/2016 à 13h23