G5 Sahel: un si décisif lundi 18 septembre à New-York

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Le 18/09/2017 à 14h12

C'est à New-York que se joue l'avenir de la force du G5 Sahel dont l'installation du quartier général a eu lieu vendredi 8 septembre courant. Une intense activité de mobilisation a permis à Ibrahim Boubacar Keita du Mali de convaincre ses pairs de se rendre au sommet de l'ONU où tout se décidera.

C'est une réunion d'une importance capitale qui se tiendra aujourd'hui lundi 18 septembre dans l'après-midi à New-York. En plus des cinq présidents malien, mauritanien, burkinabè, nigerien et tchadien, y seront présents au moins quatre autres décideurs de poids. Il y a en effet, Alpha Condé de la Guinée qui est le président en exercice de l'Union africaine, António Guteres, le secrétaire général des Nations Unies, Federica Mogherini, Haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité de l'Union europénne et enfin Emmanuel Macron, le président français.

La seule question qui reste est de savoir avec quel niveau de représentation, les Etats-Unis y prendront-ils part. Car, la participation de l'administration Trump devrait être déterminante pour la mobilisation des fonds nécessaire au démarrage effectif de la force armée qu'ambitionne d'être le G5 Sahel dans la lutte contre le terrorisme. Lors de sa création, ce sont en effet les Etats-Unis qui s'était opposés à ce que l'Organisation de Nations Unies prennent en charge son financement et avait emmené le Conseil de Sécurité à ne faire qu'une déclaration a minima reconnaissant l'intérêt de cette force dans la lutte contre le djihadisme. Ce n'est certainement pas suffisant. 

Aujourd'hui, des 423 millions de dollars nécessaires, à peine une centaine de millions a été mobilisée. Si la communauté internationale ne met pas la main à la poche, la force G5 Sahel reisque de se limiter aux déclarations de bonnes intentions. 

Dès demain mardi, les cinq ministres de la Défense des pays concernés rencontreront leurs homologues de l'Union européenne. L'objectif sera ici de définir les besoins logistiques pour rendre opérationnelle la force. C'est une bien judicieuse manière de préparer la réunion des donateurs de décembre 2017 devant se tenir à Bruxelles en marge du Conseil européen. C'est déjà deux mois de retard sur la date initiale qui était fixée en octobre dans un pays du G5 Sahel, cependant les nouveaux lieu et date permettent de mobiliser un plus grand nombre, en profitant de l'affluence du Sommet européen. C'est en même temps, une manière de reconnaître que la question de la lutte contre le terrorisme n'intéresse pas beaucoup les diplomaties européennes qui vont se contenter du minimum. 

Quoi qu'il en soit, l'issue de la réunion de cet après-midi sera déterminante. Les cinq chefs d'Etat veut être fixés, notamment sur la décision des Etats-Unis. Ils auraient fait savoir d'ores et déjà qu'ils souhaitent au moins la participation de Rex Tillerson, le secrétaire d'Etat américain. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 18/09/2017 à 14h12