Vidéo. Mauritanie: Lô Gourmo s’exprime sur les origines de la fronde au sein de l’UFP

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Le 08/09/2019 à 10h32, mis à jour le 08/09/2019 à 11h22

VidéoL’Union des forces de progrès (UFP) traverse une profonde crise interne. Une fronde menée par quelques grosses pointures du parti. Lô Gourmo, vice-président de l’UFP, revient sur les origine de cette crise qui mine de parti historique de la gauche mauritanienne.

Profonde déchirure au sein de l’Union des Forces de progrès (UFP), un parti de l’opposition historique en Mauritanie, sorti des entrailles du Mouvement national démocratique (MND), incarnation politique de la gauche des années 1970

Une formation confrontée à une fronde animée par quelques grosses pointures à l’image de Mustapha ould Bedredine, qui fait figure de «patriarche», la députée Kadiata Malick Diallo,...

Une défiance qui apparaît comme l’un des dégâts collatéraux du boycott des élections législatives et municipales de novembre-décembre 2013.

Pr Lô Gourmo Abdoul, vice-président de l’UFP, aborde la question et revient sur les origines «d’un problème avec certains camarades», donnant l’image d’un parti ouvertement divisé. Une cristallisation née du boycott des élections législatives et municipales de novembre-décembre 2013, et un épisode suivi de la fronde de 2 députés contre l’option des instances du parti.

Une décision pourtant prise sur la base d’une résolution adoptée en décembre 2012, qui était par ailleurs conforme à la position de l’opposition démocratique, rejetant toute idée de participation à un processus électoral géré de manière unilatérale par le régime de Mohamed ould Abdel Aziz, selon le vice-président de l’UFP.

Lô Gourmo revient également sur le rebondissement de la fronde dans le contexte des candidatures aux élections législatives de septembre 2018, quand certains camarades «une minorité» ont voulu forcer le passage au profit d’un choix portant sur Mustapha ould Bedredine.

Le dernier épisode du feuilleton qui agite le parti historique de l’opposition mauritanienne renvoie à l’élection présidentielle du 22 juin 2019, dont les chiffres secs, communiqués par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), attribuant un peu plus de 2% des suffrages à Mohamed ould Maouloud, ce qui a été vu comme une véritable bérézina du candidat de la CFCD.

«Des chiffres fabriqués dans des officines obscures, bien loin des bureaux de vote et qui ne correspondent à rien», selon tous les candidats de l’opposition.

La direction de l’UFP reproche à la députée Kadiata Malick Diallo, qui avait prévenu contre «une candidature suicidaire» d’avoir estimé ces résultats globalement conformes à la réalité, dans le contexte d’une mobilisation de l’opposition pour dénoncer un hold-up électoral.

Ce dernier épisode est à l’origine d’une montée de la tension : «une voix issue des rangs du parti, qui est par ailleurs une remarquable députée, estimant que les résultats étaient conformes au poids du candidat», attitude difficile à digérer dans les rangs des partisans de Maouloud.

Pour une solution de sortie de crise, la direction du parti exige le respect des textes. En face, les frondeurs dénoncent «une majorité mécanique».

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 08/09/2019 à 10h32, mis à jour le 08/09/2019 à 11h22