The Econnomist Intelligence Unit (EIU) vient de publier son Indice de la démocratie 2022. Pour cette édition, le think tank (rattaché au groupe médiatique américain The Economist) a passé en revue le processus démocratique dans 165 pays et territoires du monde dont 50 d’Afrique (quatre pays étant exclus de l’étude : Seychelles, Soudan du Sud, Sao Tomé-et-Principe et Somalie)
Cette étude se base sur cinq familles de critères: «pluralisme et processus électoral», «libertés civiles» «fonctionnement du gouvernement», «participation politique et «culture politique». Chaque critère comportant de nombreux sous-critères.
Pour établir ce classement, à chaque critère est attribué une gradation de 0 à 10 points, et la moyenne globale obtenue détermine le score de l’état de la démocratie de chaque pays. En fonction du score obtenu, les pays sont classés dans une catégorie particulière de régime démocratique: «pleine démocratie» pour les pays ayant obtenu un score supérieur à 8/10, «démocratie imparfaite» (scores compris entre 6 et 8 points), «régimes hybride» (scores compris entre 4 et 6 points) et «régime autoritaire» (scores inférieurs à 4 points).
En Afrique où 50 pays ont été jaugés, le classement fait ressortir un faible ancrage démocratique. La démocratie y a même reculé dans de nombreux pays en raison des coups d’Etats, des régimes démocratiques devenus autoritaires comme c’est le cas en Tunisie, les réformes constitutionnelles pour déverrouiller la limitation des mandats présidentiels et s’éterniser au pouvoir…
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En conséquence, un seul pays africain, Maurice, figure dans la catégorie «pleine démocratie», six pays sont placés dans la catégorie «démocratie imparfaite», 16 sont logés dans la catégorie «démocratie hybride» alors que les 27 autres sont logés dans la catégorie «régime autoritaire».
Au niveau du Maghreb, des cinq pays de la région -Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie-, trois sont classés dans la catégorie «démocratie hybride» et deux dans celle du «régime autoritaire».
La Tunisie demeure la mieux classée au niveau de la région. Elle se classe au 12e rang africain et 85e rang mondial avec un score de 5,51/10. Toutefois, si le pays est considéré encore comme une référence démocratique au niveau de la région, son image démocratique s’est beaucoup dégradée l’année écoulée à cause du comportement de son président qui s’est arrogé de presque tous les pouvoirs, réduisant toutes les libertés dans le pays. Raison pour laquelle, la Tunisie a affiché en 2022 le 5e pire recul mondial au niveau du classement de l’Economist Intelligence Unit (EIU) en perdant 10 place par rapport au précédent classement de l’EIU.
Derrière la Tunisie suivent le Maroc avec un score de 5,04/100 le classant au 95e rang mondial, la Mauritanie avec un score de 4,03/100 qui se situe au 108e rang mondial.
La Tunisie, le Maroc et la Mauritanie figurent dans la catégorie des pays à «régime hybride».
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A l’opposé, l’Algérie où les atteintes aux droits aux libertés sont quotidiennes et où les opposants politiques sont persécutés, le recul démocratique est manifeste. Le pays se classe au 26e rang africain et 113e rang mondial, avec un score de 3,66/100, figurant logiquement dans la catégorie des pays à «régime autoritaire».
Les libertés fondamentales et droits humains continuent d’y être ignorés, violés et délibérément mis en mal par le régime militaro-politique. D’ailleurs, plus de 300 prisonniers d’opinion croupissent dans des prisons du pays. Et certains leaders politiques emprisonnés illégalement n’ont bénéficié de la liberté qu’après avoir solennellement annoncé arrêter la politique. Ce fut le cas de Rachid Nekkaz. Et des ONG de droits humains sont aujourd’hui la cible du régime en place. Dernier en date, l’arrêt des activités de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH). Raison qui font que le pays a obtenu une faible note de 2,50 points/10 en ce qui concerne le «fonctionnement du gouvernement», 3,08 points pour ce qui est du «pluralisme et processus électoral».
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C’est dire qu’elle est le dernier du Maghreb partant de la situation socio-politique que traverse la Libye depuis une douzaine d’année.
Classement des pays des plus et des moins démocratiques du Maghreb, selon l’EIU.
| Pays | Score | Rang Maghreb | Rang mondial | Type de régime |
|---|---|---|---|---|
| Tunisie | 5,51 | 1er | 85e | Régime hybride |
| Maroc | 5,04 | 2e | 95e | Régime hybride |
| Mauritanie | 4,03 | 3e | 108e | Régime hybride |
| Algérie | 3,66 | 4e | 113e | Régime autoritaire |
| Liye | 2,06 | 5e | 151e | Régime autoritaire |
Source: Economist Intelligence Unit
Rappelons qu’au niveau du continent africain, seule Maurice est considéré comme une démocratie pleine avec un score de 8,14/10 le classant au 21e rang mondial, juste devant la France (8,07 points/10, 22e mondial). Le Botswana, le Cap Vert, l’Afrique du Sud et le Namibie suivent dans la catégorie «démocratie imparfaite».
A l’opposée, l’Erythrée (46e africain et152e mondial), la Guinée équatoriale (47e, 158e), le Tchad (48e, 169e), la RDC (49e,162e) et le Centrafrique (50e, 164e).
