Au Sénégal, l'Hémicycle qui est habitué aux échanges épiques entre l'opposition et la mouvance présidentielle a eu droit ce jeudi 23 mars à une passe d'armes entre plusieurs députés et le Premier ministre. Aida Mbodj, présidente du groupe parlementaire du Parti démocratique sénégalais n'a pas mâché ses mots. Selon elle,jamais dans l'histoire du Sénégal, en 57 ans d'indépendance, autant d’opposants n'ont été emprisonnés. "Jamais les relations entre l'Exécutif et l'opposition n'ont été aussi tendues", dira-t-elle. Elle accuse aussi le pouvoir de vouloir disloquer l’opposition en intimidant et emprisonnant les adversaires gênants.
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Mahammed Boune Abdallah Dionne, Premier ministre qui a dit comprendre la position de l’opposition a toutefois fermement déclaré que la justice ferait son travail malgré l’émotion des responsables de l’opposition. Il a également fait savoir à la députée Aida Mbodj que malgré tout le bruit qui entoure les actions en justice contre les détournements, il y a aussi des responsables du pouvoir qui sont sous la menace de poursuites après un rapport les incriminant.
Il faut dire que c'est également jeudi dernier qu'était entendu pour la deuxième fois Khalifa Sall par le doyen des juges qui l'a confronté à ses coaccusés. Donc l'occasion était trop belle pour que son dossier ne s'invite pas dans le débat à l'Assemblée nationale.
Le Premier ministre Dionne estime que les droits de l’opposition ont été renforcés, mais il n’est pas possible pour le moment d’en identifier le chef. Revenant sur le cas Khalifa Sall, le Premier ministre s’est un peu trop penché sur la question, ce qui a mis en colère un des lieutenants du maire de Dakar, Barthélemy Dias qui l’a accusé de faire le procès de Khalifa Sall hors des tribunaux. Habitué aux coups d'éclat, Dias a fini par quitter la salle après un échange houleux avec le président de l'Assemblée nationale, Moustapha Niasse.