Vidéo. Sénégal: la mendicité des enfants "talibés" dénoncée

VidéoEn 2010, le nombre de "talibés" (élèves des écoles coraniques) était estimé par l’ONG Human Right Watch à 50.000 rien qu’à Dakar. Ce nombre a sensiblement augmenté de près de 10% sur les six dernières années. Plus de la moitié d'entre eux sont des enfants mendiants.

Le 22/04/2017 à 17h05, mis à jour le 22/04/2017 à 17h07

La Journée nationale du talibé a été célébrée au Sénégal ce 20 avril 2017. Une date pour promouvoir le respect et les droits des enfants Talibés. Des droits dont ne jouissent malheureusement pas les milliers d’enfants laissés à eux-mêmes un peu partout au Sénégal.

A tort plus qu'à raison, Dakar est perçu comme l’El Dorado par les mendiants talibés des autres régions et même de ceux de la sous-région, notamment du Mali et de la Guinée.

Ils sont âgés généralement de 3 à 14 ans et vivent loin du cocon familial en mendiant dans les rues et exposés à tout danger. Une problématique qui bute aujourd’hui sur un statut quo total. Des parents irresponsables se débarrassent d’un fardeau jugé trop lourd. Des enseignants coranique sans scrupules continuent à exploiter ces enfants.

L’Etat, le grand responsable de cette situation, tente de montrer sa bonne volonté en ratifiant les conventions internationales sur les droits de l'enfance, tout en se gardant de les appliquer. L’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade avait tenté de rendre illégale la mendicité en ville. Mais la loi fut si mal accueillie par les autorités religieuses et la population que la législation fut retirée moins de trois mois après sa mise en application.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 22/04/2017 à 17h05, mis à jour le 22/04/2017 à 17h07