Guinée. «Je fais des reportages, je filme, je monte»: que serait le foot masculin sans ces femmes journalistes?

Des actrices incontournables dans le paysage footballistique guinéen.

Le 02/02/2025 à 12h37

VidéoVéritables passionnées de football, les journalistes femmes commentent les matchs du championnat avec une intensité qui n’a rien à envier à la fougue des joueurs sur la pelouse. Leur amour pour ce sport, qu’elles vivent autant sur le terrain qu’en dehors, est indiscutable.

Ces femmes passionnées de football se sont imposées comme des actrices incontournables dans le paysage footballistique guinéen. Bien qu’elles ne foulent pas les pelouses, elles œuvrent avec un professionnalisme remarquable pour offrir une visibilité accrue au championnat guinéen. Dans un milieu largement dominé par les hommes, elles ont su se faire une place, et ce, grâce à leur passion.

C’est le cas d’Illiassou Diallo, qui ne rate jamais un match. Fidèle à sa caméra, elle capture chaque action, chaque moment décisif. «Pour moi, le sport est une passion, depuis toute petite, en particulier le football. C’est ce qui m’a poussée à devenir journaliste», confie-t-elle.

Cette même passion anime Rachelle Tedouno, qui a rejoint le milieu du journalisme sportif pour des raisons similaires, «ce qui nous motive à rester dans ce métier, qui est noble en soi, c’est qu’il y a peu de femmes. De plus, dans ce milieu, nous sommes souvent protégées par les hommes. Il y a une réelle solidarité et, surtout, aucune frustration

Malgré cette atmosphère positive, de nombreuses contraintes demeurent. L’adaptabilité est primordiale, comme le souligne Illiassou Diallo, «ce n’est vraiment pas facile. Parfois, les entraîneurs refusent de nous accorder des interviews surtout après une défaite

Pourtant, elle reste déterminée à surmonter ces obstacles. «Mon rêve à moi, c’est de voir encore plus de femmes dans ce milieu, qui est souvent perçu comme masculin. Je conseille aux jeunes filles de ne pas avoir peur. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce n’est pas un métier réservé aux hommes. Je suis journaliste, je filme, je monte, je fais des reportages, tout comme les hommes. Et surtout, il faut avoir cette passion. »

Rachelle Tedouno, quant à elle, est diplômée en audiovisuel de l’Institut Supérieur des Arts Mory Kanté de Dubréka, après cinq années de formation en technique de caméra. Aujourd’hui, elle a fondé sa propre société de production et incarne une véritable réussite dans un secteur où les femmes restent encore largement minoritaires.

Elle n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, nombreuses sont celles qui, derrière les caméras ou dans les studios, s’engagent avec détermination à filmer ou commenter les matchs de football. Une passion qu’elles nourrissent au quotidien, souvent au prix de sacrifices multiples.

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 02/02/2025 à 12h37