L’Agence Internationale pour la Prévention de la Cécité rapporte qu’en 2020, environ 2,2 millions de personnes au Mali souffraient de perte de vision, dont 170.000 étaient aveugles, les femmes représentant 52% de la population touchée.
Voulant apporter son aide à cette frange de la population, Mohamed Doumbia, un jeune évoluant dans l’électromécanique, a eu l’idée de créer une canne mécanique pour son oncle, lui-même non-voyant. Selon lui, «la canne est fabriquée à partir d’un tuyau en PVC mesurant un mètre de longueur acheté au marché, d’un circuit électronique, d’un condensateur et d’un capteur ultrasonique qui émet des ondes pour détecter les obstacles et renvoyer un signal. Elle est également équipée d’une batterie rechargeable offrant une autonomie d’un à deux jours».
Après avoir réalisé avec succès sa première canne mécanique, l’électromécanicien travaille sur une seconde canne à laquelle il compte apporter d’autres innovations. «Je travaille actuellement sur ce second prototype auquel je compte ajouter un capteur supplémentaire capable de détecter les objets environnants et de prévenir d’éventuelles pannes, notamment pendant la saison des pluies», précise t-il.
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Reste que la tâche n’est pas facile sachant que de nombreux composants électroniques doivent être importés. «Je rencontre des difficultés lors du prototypage, notamment en raison du manque de certains matériaux, souvent importés de Chine, ainsi que d’autres éléments nécessaires à l’assemblage», explique-t-il.
Malgré ces défis, Mohamed Doumbia dit qu’il est satisfait de ce progrès et continue d’améliorer son invention pour qu’elle soit parfaite au bénéfice des personnes non-voyantes. Si tous les matériaux sont disponibles, la fabrication de la canne peut se faire en une seule journée.
Au-delà des avancées technologiques, le Mali a enregistré des progrès notables dans la lutte contre la principale cause de la cécité. En mai 2023, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a validé le Bénin et le Mali comme ayant éliminé le trachome en tant que problème de santé publique.
La stratégie suivie en partenariat avec l’OMS «comprend la chirurgie pour traiter les complications tardives du trachome, l’administration d’antibiotiques pour éliminer l’infection, le nettoyage du visage et l’amélioration de l’environnement, en particulier l’amélioration de l’accès à l’eau et à l’assainissement»