Habib Rebii, nommé le 9 mai par le président Saied comme membre de l'Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (Isie), a annoncé sa démission sur sa page Facebook.
«J'ai présenté ma démission de l'Isie en soutien à mes confrères juges et pour réclamer une loi fondamentale de la magistrature conforme aux standards internationaux», a-t-il écrit.
Sa démission survient six semaines avant un référendum prévu le 25 juillet sur une nouvelle Constitution voulue par Saied, qui s'est arrogé les pleins pouvoirs il y a onze mois.
Rebii, juge administratif, avait été désigné comme membre de l'Isie après que le président Saied s'est octroyé le 22 avril le droit d'en nommer le chef et trois de ses sept membres.
L'ISIE a confirmé dans un communiqué cette démission, affirmant qu'elle «n'aura aucun impact sur le travail de l'Instance ou sur les préparatifs pour le référendum».
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Les magistrats tunisiens ont entamé le 6 juin une grève, entrée lundi dans sa deuxième semaine, pour protester contre la révocation de leurs confrères.
Le président a révoqué les 57 magistrats le 1er juin en les accusant de corruption et entrave à des enquêtes, après avoir renforcé sa tutelle sur le système judiciaire.
Depuis le 25 juillet 2021, assurant agir dans l'intérêt du pays, Saied concentre tous les pouvoirs et dirige la Tunisie par décrets-lois, faisant craindre une dérive autocratique dans le berceau du Printemps arabe.
Pour sortir de l'impasse provoquée par son coup de force, qualifié de «coup d'Etat» par ses opposants, le président a proposé une feuille de route qui prévoit un référendum sur la Constitution le 25 juillet et des législatives anticipées le 17 décembre.