Ceux qui espéraient que les apparatchiks algériens sachent raison garder en cette période de crise devront attendre le budget des années à venir. Parce que pour celui en préparation et dont le projet de loi est devant le Parlement, il semble que les jeux soient faits. La Présidence algérienne n'est pas concernée par les efforts que le gouvernement exige de l'Algérien moyen en le pressant de se serrer la ceinture. En effet, le ministère des Finances a eu l'outrecuidance d'augmenter son budget de quelque 34 millions pour le porter à 7,859 milliards de dinars, contre 7,825 milliards en 2017 .
Ce qui étonne les observateurs, c'est que si le budget augmente c'est visiblement pour les frais de bouche des proches de Bouteflika et satisfaire leur goût pour les voitures de luxe. Le poste alimentation a augmenté de 15% et celui du parc automobile de 7%. Qu'est-ce qui explique cette hausse sachant que le président algérien est malheureusement malade et que ses réceptions et autres dîners présidentiels sont réduits à leur plus simple expression? De plus, on ne l'a pratiquement plus vu se déplacer en voiture depuis plusieurs mois. Alors pourquoi l'alimentation et le parc automobile, s'interroge la presse algérienne?
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Pendant ce temps, l'éducation et la formation des Algériens forment la cinquième roue du carrosse. Il a été demandé au ministère de l'Éducation nationale de renoncer à 36,7 milliards de dinars pour se contenter désormais de quelque 709,5 milliards de dinars. D'ailleurs, devant l'Assemblée nationale du peuple, Nouria Benghabrit, la cheffe de ce département, a regretté publiquement cette coupe budgétaire qui se répercutera sur la qualité de l'éducation.
Selon la ministre algérienne de l'Éducation, ce n'est pas la première fois que le budget de son département est revu à la baisse. C'est régulièrement le cas depuis 2012. De plus, tout part dans les salaires des enseignants algériens, alors que le budget d'investissement n'est que de 22,8 milliards de dinars, soit à peine 190 millions de dollars.
Si l'éducation et la formation sont le cadet des soucis du gouvernement de Ahmed Ouyahia, ce n'est pas le cas de la défense qui continue de représenter près du quart de l'ensemble des dépenses publiques algériennes. Le budget de la Défense est de 1.118 milliards de dinars, soit près de 10 milliards de dollars et l'équivalent de ceux de l'Éducation et de la Santé réunis.