Canada: un député interpelle son ministre des Finances sur l'afflux de capitaux algériens

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Le 10/07/2019 à 14h28, mis à jour le 11/07/2019 à 16h41

Un député canadien s'est plaint du fait que d'importants fonds financiers, en provenance d'Algérie, commencent à affluer vers les banques canadiennes. Cet argent a été identifis comme des fonds dilapidés par les dignitaires de l'actuel régime, qui préparent leur chute.

D'après la presse québécoise, Pierre-Luc Dusseault, député de Sherbrooke, a adressé une lettre à Bill Morneau, ministre des Finances du gouvernement de Justin Trudeau.

Dans ce courrier, le député s'inquiète de l'importance des flux financiers anormalement élevés en provenance d'Algérie, des flux ininterrompus depuis le début de la révolution algérienne, soit le 22 février 2019. 

"Il m’a été rapporté que depuis que des grands changements politiques, sociétaux et institutionnels sont réclamés par les soulèvements populaires du peuple algérien au cours des derniers mois, il y aurait d’importantes sommes d’argent qui seraient envoyées au Canada, particulièrement au Québec", affirme-t-il, dans sa missive datée du 13 juin dernier. 

Selon ce député, il s'agit de "mouvements financiers [qui] sont majoritairement faits par la classe politique et dirigeante algérienne actuelle, qui se prépare à un exil imminent". 

Ce courrier a pour but, selon son auteur, d'exhorter ministre canadien des Finances à sauvegarder "l’intégrité du régime financier canadien et à lutter contre le blanchiment d’argent". 

Pierre-Luc Dusseault invite ainsi ce ministre à "porter une attention particulière aux transferts internationaux vers le Canada de sommes importantes en provenance d’Algérie ou de ressortissants algériens".

"Le peuple algérien est inquiet que le départ du gouvernement et de ses dirigeants se fasse en amenant avec eux en exil des fonds publics dilapidés. Ces sommes doivent être interceptées et retournées au peuple algérien. Ces dirigeants corrompus ne devraient pas pouvoir trouver un refuge au Canada pour ces fonds illégitimes", soutient encore Pierre-Luc Dusseault.

Jusqu'à présent, c'était en direction des banques suisses, connues pour la loi helvétique sur le secret bancaire, et de quelques autres paradis fiscaux que les fonds algériens dilapidés étaient orientés. Evoquer le fait que ces transferts concernent également les banques canadiennes est une première. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 10/07/2019 à 14h28, mis à jour le 11/07/2019 à 16h41