Algérie: 15 ans de prison requis contre "Mme Maya", la "fille cachée" de Bouteflika

DR

Le 28/12/2020 à 08h07, mis à jour le 28/12/2020 à 08h07

Le parquet algérien a requis 15 ans de prison ferme contre "Madame Maya", la "fille cachée" du président déchu Abdelaziz Bouteflika, jugée en appel depuis samedi à Tipaza, près d'Alger, selon l'agence de presse officielle APS.

"Madame Maya", une femme d'affaires algérienne qui se faisait passer pour la fille de Bouteflika, est jugée pour corruption avec 13 autres accusés.

Son procès en appel s'est ouvert samedi à Tipaza avec l'audition des accusés et des témoins, et s'est poursuivi dimanche avec les plaidoiries de la défense.

Le parquet a requis quinze ans de prison ferme contre elle, et dix ans contre ses deux filles, Imène et Farah.

L'influente "Mme Maya", de son vrai nom Zoulikha-Chafika Nachinache, a été condamnée en première instance le 14 octobre à douze ans de prison ferme, une amende de six millions de dinars (40.000 euros) et à la saisie de ses biens.

Elle avait notamment été reconnue coupable de "blanchiment d'argent", "trafic d'influence", "dilapidation de deniers publics" et "transfert illicite de devises vers l'étranger".

Ses deux filles avaient écopé de cinq ans de prison.

Inconnue du grand public avant cette affaire, "Mme Maya" a bâti une fortune colossale sur une rumeur qui faisait d'elle la "fille cachée" de l'ancien chef d'Etat.

Largement relayée par l'entourage de Bouteflika, la rumeur lui a permis de bénéficier de nombreux privilèges et de la protection de hauts responsables comme l'ancien puissant patron de la police, Abdelghani Hamel.

Mais en juillet 2019, trois mois après la démission de Bouteflika, lors d'une perquisition dans sa résidence à Moretti, une station balnéaire chic de la banlieue d'Alger, les services de sécurité ont découvert une véritable caverne d'Ali Baba.

Ils ont saisi près de 800.000 euros en dinars algériens, 270.000 euros, 30.000 dollars, et 17 kg de bijoux en or, et l'enquête a révélé ses liens avec plusieurs hauts responsables.

Deux anciens ministres, Mohamed Ghazi et Abdelghani Zaalane, ainsi que l'ex-chef de la police ont écopé de dix ans de prison ferme dans cette affaire. 

Le parquet a requis en appel quinze ans de prison pour Ghazi et Zaalane et douze ans pour Hamel, selon l'APS.

Après la chute de l'ex-homme fort, la justice algérienne a lancé une série d'enquêtes pour corruption.

Les condamnations en série à de lourdes peines de prison ont dévoilé l'ampleur des fortunes amassées par les hommes du sérail de l'ancien chef d'Etat.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 28/12/2020 à 08h07, mis à jour le 28/12/2020 à 08h07