L'Algérie a été ébranlée à partir de février 2019 par un mouvement de protestation inédit et pacifique, le Hirak, né du rejet d'un cinquième mandat de l'ex-président Abdelaziz Bouteflika, décédé vendredi à l'âge de 84 ans.
- Bouteflika démissionne -
Le 2 avril 2019, Abdelaziz Bouteflika, contesté par la rue et sommé de quitter le pouvoir par un de ses principaux fidèles, le général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée, démissionne.
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Très affaibli depuis un AVC en 2013, Bouteflika avait annoncé le 10 février qu'il briguerait un 5e mandat, déclenchant un mouvement de protestation populaire d'une ampleur inédite.
- Se débarrasser du "système" -
Le 5 avril, malgré la démission de Bouteflika, les Algériens descendent à nouveau dans la rue, déterminés à se débarrasser du "système" politique en place depuis l'indépendance en 1962.
Ils réclament le départ d'Abdelkader Bensalah (président du Sénat), de Taïeb Belaiz (président du Conseil constitutionnel) et de Noureddine Bedoui (Premier ministre), les trois hommes clés à qui la Constitution confie les rênes de l'intérim.
Mais le 9, Abdelkader Bensalah est nommé président par intérim. Les manifestations se poursuivent.
- L'armée durcit le ton -
Le 20 mai, le général Gaïd Salah, nouvel homme fort du pays, rejette les principales demandes du Hirak, à savoir le report de la présidentielle convoquée le 4 juillet et le départ des figures honnies du "système".
Le 2 juin, faute de candidats, le Conseil constitutionnel annule la présidentielle.
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Les Algériens continuent à manifester massivement tous les vendredis, en particulier à Alger.
- Ex-responsables condamnés -
Le 25 septembre, un tribunal militaire condamne Saïd Bouteflika, le frère et influent conseiller de l'ex-président, perçu comme un successeur possible, ainsi que deux puissants ex-chefs du renseignement, à 15 ans de prison pour "complot".
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Début 2021, Saïd Bouteflika est relaxé, comme ses co-accusés. Il doit encore être jugé pour corruption.
Des enquêtes pour corruption et népotisme ont été lancées après la démission du président Bouteflika, conduisant à de multiples procès médiatisés.
- "Répression généralisée" -
En novembre 2019, l'ONG Human Rights Watch dénonce une "répression généralisée".
Le Parlement européen condamne lui "l'arrestation arbitraire et illégale" mais aussi "les intimidations et les attaques" de syndicalistes, défenseurs des droits humains et manifestants.
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Selon le Comité national pour la libération des détenus, environ 200 personnes sont actuellement en prison en lien avec le Hirak.
- Nouveau président contesté -
Le 12 décembre, Abdelmadjid Tebboune, ancien fidèle de Bouteflika, remporte la présidentielle massivement boycottée par l'opposition. Il invite le Hirak au dialogue mais les protestataires le conspuent.
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Le 20 mars 2020, pour la première fois depuis le début de la contestation, les rues d'Alger sont vides, après l'interdiction des rassemblements pour lutter contre le Covid-19.
Le 1er novembre, le "oui" l'emporte au référendum sur une révision constitutionnelle, mais le scrutin est sanctionné par une abstention de 76%. Le référendum se tient sans le chef de l'Etat, hospitalisé à cause du Covid en Allemagne.
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- Reprise du Hirak -
Le 16 février 2021, des milliers de personnes manifestent à Kherrata pour le deuxième anniversaire du Hirak. Deux ans plus tôt, c'est dans cette ville de l'est de l'Algérie qu'avait eu lieu la première marche.
Le 22, des milliers de manifestants défilent à Alger et dans d'autres villes, ravivant la contestation après près d'une année d'interruption.
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Le 9 mai, le ministère de l'Intérieur oblige le Hirak à "déclarer" au préalable les manifestations, ce qui revient à les interdire.
- Abstention record aux législatives -
Le 12 juin, le parti au pouvoir, le Front de libération nationale (FLN), remporte les législatives anticipées, mais avec un taux de participation (23%) le plus bas de l'histoire du pays. Le Hirak et une partie de l'opposition avaient appelé au boycottage.
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Le 30, le ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, devient Premier ministre. L'Algérie traverse une grave crise socio-économique.
- Rupture avec le Maroc -
Le 24 août, l'Algérie annonce la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc, accusant le royaume "d'actions hostiles", après des mois de tensions exacerbées entre ces deux voisins, aux relations traditionnellement difficiles, en raison principalement du rôle actif d'Alger pour faire en sorte que le Maroc soit privé de ses provinces du sud.