C’est peut-être le pays où l’on doit se méfier de tout le monde. Du voisin, du cousin voire du frère, car ici, beaucoup de personnes sont suspectées de terrorisme. En effet, d’après les chiffres officiels du ministère algérien de la Justice, ce ne sont pas moins de "54.475 personnes qui seraient poursuivies par les autorités pour crimes terroristes", rapporte Jeune Afrique. Ces données sont confirmées par Tayeb Louh, qui affirme qu’il s’agit d’un recensement rendant compte de la situation au 21 décembre 2016, poursuit l’hebdomadaire.
Néanmoins, le garde des sceaux algérien, qui s’exprimait devant le Sénat, ne donne pas plus d’informations ni sur ces présumés terroristes ni sur les faits qui leur sont reprochés. "Le ministère de la Justice avait mis en place une base de données centralisée et sécurisée pour les individus poursuivis pour crimes terroristes […], y compris ceux ayant bénéficié des mesures de la loi sur le réconciliation nationale", a-t-il simplement dit, selon l’agence officielle d’information algérienne, APS.
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L’amnistie a été accordée par une loi adoptée en 2000 afin de faciliter la réconciliation, après que le pays ait été ravagé par la guerre civile des années 1990. Au total quelque 6000 djihadistes de l’Armée islamique du salut (AIS), la branche armée du Front islamique du Salut, en avaient bénéficié.
Cependant, un nombre aussi important de présumés terroristes pose quand même la question à la fois sur la sécurité en Algérie et le caractère policier de l’Etat. Car, s’il s'avère qu’il y a autant de terroristes dans un pays de 40 millions d’habitants, il faudrait alors se méfier d’un Algérien sur 700. Dans chaque petite rue d’Alger, il faut se méfier de son voisin, voire dans bien dans casde son propre frère. En revanche, si ces poursuites sont infondées, cela pose le problème de l’efficacité de la justice d’un pays où visiblement tout est encore entre les mains des militaires.