Burkina Faso. Fermeture momentanée de Banque Atlantique: les explications de la filiale du groupe BCP

Banque Atlantique est le troisième plus grand groupe bancaire de l'Uémoa.

Banque Atlantique est le troisième plus grand groupe bancaire de l'Uémoa. . DR

Le 11/09/2020 à 10h32, mis à jour le 11/09/2020 à 10h32

Dans un communiqué diffusé ce jeudi 10 septembre, la filiale du groupe BCP revient sur les perturbations à l’origine de la fermeture momentanée du réseau de la banque au Burkina Faso.

L’incident s’est produit dans la matinée du mardi 08 septembre 2020. Les activités de Banque Atlantique Burkina Faso (BABF) SA ont été perturbées par le fait d’un débiteur avec lequel la Banque est en contentieux devant les juridictions nationales.

Nous reproduisons ci-après les faits à l’origine de ces perturbations, tels que rapportés par le communiqué de BABF.

«Banque Atlantique Burkina Faso s’excuse auprès de l’ensemble de sa clientèle pour les désagréments que cette situation a pu lui causer et tient à rétablir les faits suite à la campagne de dénigrement dont elle a fait l’objet dans la presse et sur les réseaux sociaux.

Dans le cadre de ses relations avec la Banque, le Débiteur avait bénéficié d’un accompagnement sous forme d’un crédit moyen terme destiné à financer l’implantation d’une unité industrielle. Le déblocage de ce crédit était conditionné par la formalisation d’un certain nombre de garanties et la réunion de documents nécessaires.

Pour la réalisation de ces conditionnalités préalables, le Débiteur a mis un délai de 2 ans et le crédit a été débloqué en 2015, contrairement aux allégations relayées à travers des médias.

Le Débiteur a pu ainsi acquérir du matériel pour l’implantation de son usine qu’il n’a jamais montée.

Le crédit mis en place n’a connu aucun remboursement à ce jour.

En 2017, le Débiteur a sollicité un financement complémentaire que la Banque a rejeté.

Prenant prétexte de ce rejet, le Débiteur a assigné la BABF par devant le Tribunal de Commerce de Ouagadougou (TCO) pour rupture abusive de la convention de crédit et retards d’exécution de ses obligations. Elle sollicitait la condamnation de la Banque à lui payer la somme de 5,3 milliards de FCFA, outre les intérêts à compter de la date d’ouverture du dossier.

En dépit des arguments et des preuves apportées par la Banque, par décision en date du 16/04/2019, le Tribunal de Commerce de Ouagadougou a condamné la BABF à payer la somme de 2 721 382 662 FCFA en méconnaissant au surplus la créance de la Banque résultant du crédit.

Cette décision a été confirmée par la Cour d’appel.

La Banque a donc formé un pourvoi en cassation pendant devant la Cour de Cassation.

La Banque a, entre-temps, fait l’objet de saisies vente. Ces saisies ont été contestées et la procédure est renvoyée au 11 septembre 2020.

C’est en cet état et nonobstant les négociations et les propositions faites par la BABF que le Débiteur a entrepris, l’enlèvement, ce 08 septembre 2020, des biens saisis avec le concours de la force publique. Ainsi, la Banque a dû fermer momentanément ses locaux.

BABF tient à rassurer l’opinion publique nationale et sa clientèle de son attachement au strict respect des décisions judiciaires. De ce fait, la Banque travaille avec ses conseils sur toutes les voies de recours prévues en pareilles situations afin d’apporter la réponse judiciaire appropriée.

Après le retrait de la force publique, l’huissier a eu librement accès à la Banque pour faire son travail.

Par le présent communiqué, BABF souhaite rassurer sa clientèle et l’opinion publique, sur la poursuite effective de ses activités à travers son réseau d’agences sur l’ensemble du territoire national.

BABF remercie son aimable clientèle pour sa compréhension et la confiance renouvelée».

Par Wadie El Mouden
Le 11/09/2020 à 10h32, mis à jour le 11/09/2020 à 10h32