L'ONG Reporters Sans Frontière (RSF) a exhorté mercredi le gouvernement à "libérer" M. Vamoulké "avant qu'il ne soit trop tard", affirmant que le journaliste de 71 ans souffre de plusieurs pathologies dont une neuropathie "sévère" justifiant son évacuation sanitaire.
Dans sa lettre ouverte au garde des Sceaux Laurent Esso, signée mardi depuis la prison de Kondengui dans la capitale Yaoundé, l'ancien directeur général de la Cameroon radio-television (CRTV) rapporte que trois de ses co-détenus ont contracté le Covid-19 ces derniers jours."Je sais que ce mal mortel m'attend au tournant et pourrait m'emporter, que le pire pourrait advenir et que vous pourriez être amené à redire les mots (...): +ça ne me fait ni chaud ni froid+", a-t-il déclaré.
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Dans son courrier, M. Vamoulké accuse le ministre de la Justice d'"autoritarisme", et dénonce "une parodie de justice".Il s'étonne également que le garde des Sceaux lui ait "déclaré la guerre" et dit être conscient que son interpellation publique pourrait lui valoir un transfert dans "un lieu d’incarcération encore plus inhumain, comme la prison du secrétariat d’Etat à la Défense". "Mais cela m'importe peu, puisque sans avoir jamais rien détourné, j'ai déjà passé 1.708 jours d'incarcération illégale", a-t-il conclu."Ce journaliste, déjà détenu depuis de longues années en dehors de toute base légale, est désormais en danger de mort compte tenu de son âge et de la fragilité de son état de santé", a déclaré le responsable du bureau Afrique de RSF, Arnaud Froger.
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Amadou Vamoulké avait été nommé à la tête de la CRTV en 2005, avant d'être arrêté en juillet 2016 alors qu'il occupait encore ce poste. Poursuivi pour détournement de fonds publics devant le tribunal criminel spécial (TCS), une juridiction dédiée à la répression de la grande corruption, son procès a déjà fait l'objet de 64 renvois, "un record mondial", selon lui.Une nouvelle audience est prévue le 17 avril. Un comité international créé pour sa libération et sa réhabilitation a lancé une pétition en ligne qui a rassemblé 2.500 signatures dans une quarantaine de pays dans le monde.