Kenya. Fonds Covid-19: le président ordonne la publication de tous les achats publics

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Le 01/09/2020 à 07h55, mis à jour le 01/09/2020 à 08h25

Le président kényan Uhuru Kenyatta a ordonné lundi au ministère de la Santé de publier les détails de tous les achats effectués durant la pandémie de Covid-19, après des accusations de détournement de millions de dollars de fournitures médicales essentielles.

La directive présidentielle s'applique particulièrement aux appels d'offres émis par l'Agence kényane de fourniture médicale (KEMSA), organisme étatique au centre d'un scandale qui prend de l'ampleur et a déclenché des grèves dans les hôpitaux mal équipés, et des manifestations.

Des responsables et des hommes d'affaires sont accusés d'avoir dérobé 400 millions de dollars de fonds publics destinés à l'achat d'équipement médical nécessaire au combat contre le nouveau coronavirus.

La semaine passée, Kenyatta avait ordonné à la Commission anticorruption d'accélérer son enquête sur la KEMSA, responsable de l'approvisionnement des hôpitaux kényans, surchargés par les patients atteints du Covid-19. Le patron de l'agence et d'autres hauts responsables ont été limogés.

Le chef de l'Etat a également donné 30 jours au ministère de la Santé pour mettre sur pied un système "transparent" permettant la publication en ligne des processus de la KEMSA.

"Ce niveau de transparence, via la technologie, va grandement contribuer à faire en sorte que nous ayons la confiance de notre population sur le fait que ceux nommés au sein de nos institutions sont capable de gérer les ressources des contribuables kényans et de nos partenaires en matière de développement, de façon ouverte et transparente", a expliqué le président Kenyatta dans un communiqué.

Les membres du personnel médical traitant des patients atteints du Covid-19 se sont plaints de la qualité des fournitures, certains postant sur les réseaux sociaux des images d'équipements de protection défectueux envoyés dans les services d'urgence.

Des agents de santé figurent parmi les 577 personnes ayant succombé au nouveau coronavirus, depuis l'apparition du premier cas au Kenya en mars, dont une infirmière de 32 ans, décédée deux semaines après son accouchement.

Les médecins des hôpitaux publics se sont mis en grève en août, peu après la diffusion à la télévision d'une enquête révélant des malversations présumées à grande échelle à la KEMSA et déclenchant des manifestations contre la corruption dans plusieurs villes du Kenya, notamment à Nairobi.

La police kényane enquête également sur des allégations de vol de matériel de protection offert en mars par le milliardaire chinois Jack Ma, fondateur du groupe de vente en ligne Alibaba.

Le nouveau coronavirus a contaminé 34.201 personnes au Kenya depuis mars, mais le nombre de nouvelles infections a baissé ces dernières semaines. L'OMS-Kenya a toutefois tempéré l'optimisme des autorités kényanes.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 01/09/2020 à 07h55, mis à jour le 01/09/2020 à 08h25