"Ce dont nous sommes témoins depuis peu ne ressemble pas à des relations cordiales entre deux pays (...) C'est pour cela que nous voulons réactiver les mécanismes existants", a asséné Demeke Mekonnen lors de la réunion du Haut comité politique conjoint pour le tracé des frontières.
Dans son discours, dont le texte a été diffusé par l'ambassade d'Ethiopie à Khartoum, il a souligné que "trouver une solution durable à la frontière passe par le règlement à l'amiable des questions concernant l'habitat et la culture des terres".
L'accord sur le tracé des frontières remonte à 1902, avant l'indépendance du Soudan en 1956, entre la Grande-Bretagne et l'Éthiopie, mais des différends demeuraient.
Des incidents ont eu lieu régulièrement avec des agriculteurs éthiopiens venant cultiver sur un territoire revendiqué par le Soudan.
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Le point le plus chaud est la région d'El Fashaga, dans l'Etat de Gedaref. Il s'agit de 250 km2 de terres agricoles convoitées par les agriculteurs des deux pays.
Le ministre éthiopien a accusé les forces soudanaises d'avoir profité de la guerre au Tigré pour avancer sur des terres que l'Ethiopie considère siennes.
"Depuis le 9 novembre, nous observons le pillage des produits d'agriculteurs éthiopiens, leurs camps sont vandalisés et leurs récoltes sont entravées. Nous sommes donc très inquiets", a-t-il dit.
Il y a une semaine, le Soudan a accusé l'armée éthiopienne et des miliciens qui lui sont affidés d'avoir tendu sur son sol une embuscade à ses soldats, causant la mort de quatre d'entre eux et en blessant une vingtaine d'autres.
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Les délégations aux négociations de Khartoum sont conduites du côté éthiopien par le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Demeke Mekonnen et du côté soudanais par le ministre chargé du cabinet Omar Manis.
"Les discussions (de deux jours) vont porter sur la question des frontières (...) et nous allons fixer le début du tracé de la frontière", a précisé le bureau du Premier ministre soudanais.
Une réunion du Haut comité politique conjoint pour le tracé des frontières avait eu lieu en mai à Addis Abeba, et une nouvelle devait avoir lieu un mois plus tard mais elle avait été annulée.
Le Soudan a dépêché "d'importants renforts militaires" après l'accrochage du 15 décembre, avait indiqué samedi l'agence officielle soudanaise Suna.
"Les forces armées soudanaises ont continué d'avancer sur les lignes de front à l'intérieur d'El Fashaqa" au Soudan, selon elle.