Nigeria: le président Buhari remplace les principaux chefs de l'armée

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Le 26/01/2021 à 16h11, mis à jour le 26/01/2021 à 19h19

Le président Muhammadu Buhari a annoncé mardi le remplacement des quatre principaux chefs de l'armée du Nigeria, après des mois de grave détérioration de la situation sécuritaire dans le plus pays le plus peuplé d'Afrique.

Le chef de l'Etat, ancien général putschiste dans les années 1980 qui a accédé au pouvoir par les urnes en 2015, a "accepté la démission immédiate" des chefs de l'Armée de terre, de l'air, de la marine, et du chef d'état-major, et a aussitôt nommé leurs remplaçants.

Cette décision, bien qu'elle survienne après des mois de pression en sous-main de la présidence sur l'armée, est une surprise et le chef de l'Etat avait jusqu'à présent défendu officiellement les généraux et leurs stratégies militaires.

Dans un communiqué de la présidence, Muhammadu Buhari a d'ailleurs salué leurs "formidables victoires dans leurs efforts pour apporter la paix dans notre cher pays", après avoir toutefois essuyé de nombreuses critiques face à la situation sécuritaire du pays.

Le nouveau chef d'état-major est le général Leo Irabor, le nouveau chef de l'Armée de terre Ibrahim Attahiru, l'amiral A.Z Gambo pour la marine, et le général Isiaka Oladayo Amao pour l'Armée de l'air.

Le Nigeria, avec quelque 200 millions d'habitants, est confronté à de graves troubles, notamment dans le nord-est du pays, région toujours en proie aux attaques des groupes jihadistes Boko Haram et Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap), mais aussi dans le nord-ouest où des bandes criminelles organisées terrorisent les populations et multiplient les enlèvements à grande échelle.

Le golfe de Guinée, qui borde le Nigeria, est également devenu la région maritime la plus dangereuse au monde, et des navires sont régulièrement attaqués par des pirates.

D'autres régions restent particulièrement instables et risquent de s'embraser à tout moment, comme dans le sud-est, où le groupe indépendantiste de l'IPOB, mouvement des peuples autochtones du Biafra, menace de prendre les armes.

Lundi, de violents heurts entre une milice se réclamant de l'IPOB et l'armée nigériane ont fait au moins un mort civil.

L'insécurité a fait des millions de déplacés dans le pays, entraînant d'immenses défis humanitaires et alimentaires.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 26/01/2021 à 16h11, mis à jour le 26/01/2021 à 19h19