Samedi, alors que le parti de Déby, qui dirige à 68 ans d'une main de fer son pays depuis un coup d'Etat en 1990, l'investissait candidat à la présidentielle du 11 avril prochain, des opposants ont manifesté à N'Djamena pour réclamer "une alternance au pouvoir" et davantage "de justice sociale".
Mais les rassemblements, à l'appel de partis de l'opposition qui entendaient manifester "pacifiquement", avaient été interdits et la police a réprimé et dispersé manu militari tout début de défilé samedi. Plusieurs personnes avaient été arrêtées, dont une figure de la société civile, Mahamat Nour Ahmed Ibedou, secrétaire général de Convention Tchadienne de Défense des Droits Humains (CTDDH), et farouche critique du régime.
"Une dizaine d'entre eux ont été mis sous mandat de dépôt pour trouble à l'ordre public parce qu'ils ont transgressé un arrêté interdisant ces manifestations", a déclaré lundi soir à l'AFP le ministre de la Justice, Djimet Arabi.
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Ils sont 14, dont Ibedou, "poursuivis pour trouble à l'ordre public, coups et blessures volontaires et destruction de biens" et incarcérés à la maison d'arrêt de N'Djamena, a assuré le porte-parole du collectif d'avocats qui les défendent, Alain Kagonbe.
Arabi a affirmé que les prévenus allaient être jugés "en audience de flagrant délit" dans la semaine.
Par ailleurs, Succès Masra, leader du parti Les Transformateurs et l'un des opposants les plus virulents au régime de Déby, ainsi que 10 de ses partisans, s'étaient réfugiés samedi sur le parvis de l'ambassade des Etats-Unis pour échapper à des policiers. Cinq d'entre eux, dont M. Masra, se trouvaient encore, lundi soir, "dans le périmètre de sécurité" de la représentation américaine mais ils n'ont pas "formellement demandé l'asile politique", a indiqué à l'AFP une représentante de l'ambassade.