M. Zuma, 79 ans, incarcéré depuis le 8 juillet pour outrage à la justice, est hospitalisé depuis un mois pour des raisons qui n'ont pas été dévoilées, hors de la prison où il avait commencé à purger une peine de 15 mois ferme.
Il a été condamné pour avoir à maintes reprises refusé de se présenter devant une commission chargée d'enquêter sur la corruption d'Etat pendant sa présidence (2009-2018).
Dimanche, les autorités pénitentiaires ont annoncé que l'ancien chef d'Etat pourrait rentrer chez lui à sa sortie d'hôpital mais était susceptible d'avoir à effectuer des travaux d'intérêt général.
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Cette annonce, qui a coïncidé avec une réunion au sommet du Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir au sein duquel Jacob Zuma compte encore de nombreux soutiens, est "extrêmement suspecte", a déclaré à l'AFP John Steenhuisen, un dirigeant du premier parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA).
"Cette décision est politique, pas médicale", a-t-il fustigé.
Ce dernier rebondissement dans les péripéties judiciaires de M. Zuma prouve que "lorsqu'on a des connections politiques, la prison n'est pas un endroit pour vous", estime Mmusi Maimane, du groupe de pression One South Africa.
Partis et groupes d'opposition réclament que les autorités dévoilent publiquement les étapes du processus ayant abouti à cette libération conditionnelle.
Selon une source pénitentiaire, celle-ci a été fondée sur les avis des médecins, attestant que la santé de M. Zuma "nécessite une grande attention".
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Pour le groupe d'opposition ActionSA, c'est plutôt le fait d'un "système pénal qui traite les plus puissants avec des gants et leur permet d'échapper à la justice".
Le procès pour corruption de M. Zuma doit reprendre jeudi. L'audience avait été reportée le mois dernier dans l'attente d'un rapport médical sur son aptitude à être jugé.
"Il ne serait pas étonnant que cette libération conditionnelle pour raisons médicales soit maintenant un prétexte pour dire qu'il n'est pas apte à être jugé", estime M. Naidoo.
Dans cette affaire vieille de 20 ans, l'ancien président est accusé d'avoir reçu des pots-de-vin du géant de l'armement français Thalès, inculpé de son côté de corruption et blanchiment d'argent. Il doit répondre de seize chefs d'accusation de fraude, corruption et racket.
L'incarcération de M. Zuma avait déclenché une vague sans précédent de violences en Afrique du Sud. Son successeur, Cyril Ramaphosa, avait dénoncé une tentative orchestrée pour déstabiliser le pays.