«L'élection en cours de la Chambre du peuple (chambre basse) sera achevée entre le 15 janvier et le 25 février 2022», indique un communiqué du gouvernement. L'accord a été conclu à l'issue de plusieurs jours de discussions organisées par le Premier ministre Mohamed Hussein Roble avec les chefs des différents États somaliens afin de sortir de la crise politique que traverse ce pays de la Corne de l'Afrique depuis près d'un an.
Les tensions sont récurrentes entre Roble et le président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed, plus connu sous le surnom de Farmajo, notamment en ce qui concerne l'organisation des élections. L'escalade récente entre les deux hommes a suscité la crainte que leur conflit ne dégénère en violences généralisées.
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En décembre, Farmajo a suspendu le Premier ministre qu'il avait lui-même nommé en septembre 2020. Celui-ci a aussitôt accusé le président de «tentative de coup d'État» et défié son autorité, tandis que l'opposition appelait Farmajo à démissionner. Roble a insisté dimanche pour que le président le rétablisse dans ses fonctions avant la reprise des élections, reprochant au président d'instrumentaliser les forces armées.
«Les membres des forces armées doivent rester neutres par rapport aux questions politiques et se limiter à remplir leur devoir de protection de la nation tout en respectant la loi», indique son communiqué. Président depuis 2017, Farmajo a vu son mandat expirer le 8 février 2021 en ayant failli à organiser des élections.
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L'annonce mi-avril de la prolongation de son mandat pour deux ans avait provoqué des affrontements armés à Mogadiscio. Dans un geste d'apaisement, le chef de l'Etat avait chargé Roble d'organiser les élections. Mais dans les mois qui ont suivi, les accrochages entre les deux hommes ont perduré. Selon le complexe système électoral somalien, les assemblées des cinq Etats du pays et des délégués investis par une myriade de clans et de sous-clans choisissent les législateurs qui, à leur tour, désignent le président.
Les élections pour la chambre haute sont terminées dans tous les États, à l'exception de Galmudug, et les votes ont commencé début novembre pour la chambre basse. De nombreux observateurs estiment que la crise au sommet de l'Etat et l'impasse électorale détournent l'attention de problèmes plus importants de la Somalie, comme l'insurrection jihadiste des shebab qui secoue le pays depuis 2007.