Cameroun: le dispositif de lutte contre Boko Haram renforcé dans l’Extrême-Nord

DR

Le 28/05/2019 à 15h15, mis à jour le 28/05/2019 à 15h15

Suite à la résurgence des attaques de Boko Haram ces derniers jours dans la région frontalière du Nigeria, le Cameroun renforce son dispositif de défense. Cette mesure intervient au lendemain de l’annonce par les autorités de l’affaiblissement du groupe terroriste.

Le dispositif opérationnel de lutte contre Boko Haram va être renforcé dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, a annoncé en fin de semaine dernière le ministre en charge de la Défense, Joseph Beti Assomo. Cette mesure, instruite par le chef de l’Etat, Paul Biya, s’explique par le «regain de vitalité et de forme» de la secte terroriste.

«Boko Haram semble avoir amélioré son équipement et est à la recherche d’approvisionnement. Les assauts récurrents de ces derniers jours vont dans ce sens. Il faut donc renforcer le dispositif», a indiqué à la presse le membre du gouvernement, à l’issue de la visite de travail de deux jours (23-24 mai) qu’il a effectuée dans l’Extrême-Nord et l’Adamaoua.

Alors qu’on l’annonçait affaiblie, la secte terroriste multiplie les attaques depuis plusieurs jours dans l’Extrême-Nord. Mercredi dernier, une personne a été tuée et plusieurs autres blessées dans l’attaque d’un village à Mora, commune située à proximité de la frontière avec le Nigeria. Le 19 mai dernier, veille de la célébration de la fête nationale, une explosion faisait un mort et 28 blessés à Maroua, la capitale régionale.

La semaine dernière, l’armée a repoussé une attaque du groupe terroriste sur le camp de Sagme, dans le département du Logone-et-Chari. Le 15 mai courant, le Cameroun a rouvert sa frontière terrestre avec le Nigeria dans la localité d’Amchidé, fermée depuis 5 ans à cause de l’insécurité liée à Boko Haram.

Cette réouverture, déclaraient alors les autorités, est la «preuve de l’affaiblissement» du groupe terroriste. Dans son discours de fin d’année 2018, le chef de l’Etat s’est notamment réjoui que la situation soit «stabilisée» dans la région grâce à «l’action déterminée des forces de défense et de sécurité qui a permis de réduire drastiquement les exactions des groupes criminels» qui y sévissent.

Le Cameroun a déclaré la guerre à Boko Haram en 2014. Depuis cette date, la secte terroriste a tué «2.000 civils et militaires» et enlevé «un millier de personnes» dans l’Extrême-Nord, selon des données du centre d’analyse belge International Crisis Group (ICG) communiquées l’année dernière.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 28/05/2019 à 15h15, mis à jour le 28/05/2019 à 15h15