Niger: des femmes affrontent les regards et embrassent le noble art

VidéoTrois à quatre fois par semaine, Fatouma Harouna participe à des séances d’entrainements. Depuis 3 ans, cette jeune femme de 21 ans et élève en classe de terminale pratique la boxe.

Le 14/03/2022 à 10h49

Ce jour c’est à la commune 5 de la ville de Niamey en compagnie de son entraîneur que nous avons rencontré une athlète déterminée et audacieuse. L’audace car la discipline compte très peu d'adeptes femmes voire pas du tout au Niger. Ce vide, Fatouma entend le combler.

«Je me suis engagée dans la boxe parce que j’ai remarqué que dans notre pays les femmes ne s’y intéressent pas. Du coup, je suis venue voir comment ça marche auprès des boxeurs et je me suis lancée», explique Fatouma Harouna. 

Soutenue par ses parents et ses proches, Fatouma s'entraîne avec abnégation et passion plusieurs fois par semaine de 16h à 19h, après sa descente des cours. La volonté qui la caractérise promet une carrière riche dans cet discipline considérée comme un sport d'hommes au Niger.

«Pour pratiquer la boxe, il faut de la volonté et, en tant que coach, je vois beaucoup de volonté en elle. Et je suis persuadé qu’elle va y arriver. Elle est toujours disponible pour les séances d’entrainements. Nos entrainements se font sur trois sites et elle n’a jamais manqué une seule séance, pour moi c’est révélateur de son engagement à réussir», explique Abdoul Aziz Ousseini, entraineur et boxeur professionnel qui a atteint l'âge de la retraite, mais qui compte accompagner les jeunes générations. 

Fatouma nourrit de grandes ambitions, mais reste consciente que cela passe par des années de dur travail, de persévérance et d’assiduité dans la préparation.

«J’ai pour ambition de participer à des compétitions sur le plan national et international et remporter des titres comme Moussa Sahabi qui est un boxeur professionnel nigérien et avec qui je m’entraine souvent, comme cet après-midi. J’aimerais faire comme lui. Je sais que cela demande beaucoup d’efforts, mais je suis prête», explique la boxeuse Fatouma Harouna.

Dans cette aventure, Fatouma n’est pas seule, Zoubeida 17 ans, élève dans un établissement de la place s’est également engagée. Toutes deux entendent défendre les couleurs nationales et, à cette allure, rien ne semble les arrêter.

Par Aboubacar Sarki (Niamey, correspondance)
Le 14/03/2022 à 10h49