L'ex-président Laurent Gbagbo, en liberté conditionnelle à Bruxelles après son acquittement par la Cour pénale internationale (CPI), a introduit une demande de passeport pour rentrer en Côte d'Ivoire.
"Je voudrais appeler le Chef de l’État à prendre un décret d’amnistie pour rendre Laurent Gbagbo éligible. Que Laurent Gbagbo, se présente à l’élection présidentielle ou pas, qu’il soit éligible" a déclaré Mme Gbagbo lors d'un point de presse, le premier depuis sa sortie de prison, il y a deux ans.
"Je l’invite à lui délivrer un passeport diplomatique. Il y a droit", a poursuivi Mme Gbagbo, 69 ans, également vice-présidente du Front populaire ivoirien (FPI, opposition) le parti créé par M. Gbagbo.
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Les partisans de l'ancien président ont récemment dénoncé "son absence sur la liste électorale". Le président de la Commission électorale indépendante (CEI) avait expliqué que toute personne condamnée à une privation de ses droits civiques était rayée des listes électorales.
En novembre 2019, la justice ivoirienne a condamné en appel par contumace M. Gbagbo à 20 ans de prison pour le "braquage" de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest pendant la crise post-électorale de 2010-2011.
Charles Blé Goudé, l'ex chef des jeunes patriotes, proche de M. Gbagbo, a lui été condamné en décembre 2019 à 20 ans de prison pour des crimes commis pendant cette crise qui avait fait quelque 3.000 morts.
"Les arguments utilisés pour justifier le retrait du nom de Laurent Gbagbo de la liste électorale, sont des arguments juridiques très discutables. D’ailleurs, le procès qui a conduit à cette condamnation est lui-même politique et injustifiable", a réagi Mme Gbagbo, demandant également l'amnistie pour Guillaume Soro, l'ancien président de l'Assemblée nationale en exil en France et de M. Blé Goudé.
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Le gouvernement ivoirien a récemment affirmé traiter la demande de passeport de Laurent Gbagbo, dont le retour en Côte d'Ivoire revêt un enjeu politique majeur, à trois mois de l'élection présidentielle. Son parti le FPI, l'exhorte à se présenter au scrutin.
L'ex-président entre 2000 et 2010 a été acquitté par la CPI de crimes contre l'humanité et libéré après sept ans de détention à La Haye. La Cour examine actuellement la demande d'appel de la procureure de la Cour, Fatou Bensouda.