Côte d’Ivoire: quand des internautes raillent la demande de décompte de Jean Ping

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Le 01/09/2016 à 17h13, mis à jour le 01/09/2016 à 19h29

Des activistes ivoiriens, proches de l’ex-président Laurent Gbagbo, se font entendre devant la requête de Jean Ping demandant le recomptage des voix. Une option que ce dernier s’était obstiné à rejeter lors de la crise postélectorale ivoirienne en 2010.

«On ne reviendra pas en arrière, pas de recomptage des voix parce que Gbagbo a perdu les élections», peut-on lire sur la toile depuis l’annonce de la victoire d’Ali Bongo. Ces propos attribués à Jean Ping au plus fort de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire en 2010, au cours de laquelle Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara se disputaient la victoire, ont inondé la toile.

Via les hastag «Le temps est un autre temps de Dieu» ou encore «Piment dans Zyeux», les internautes s’en donnent à cœur joie à des railleries via des dictons.

«Ca n'arrive pas seulement qu'aux autres! C’est même maladie qui a tué pintade-là qui a aussi tué poulet!», «La roue tourne», «Le médicament que tu as refusé d'administrer à ton frère hier, tu ne peux en aucun cas le réclamer pour soigner ton mal. Dieu n'aime pas ça!», Ou encore «Est-ce normal le recomptage des voix ? Je m’adresse à Jean ping», peut-on lire.

Le fait est que beaucoup font le parallèle entre les deux élections. Certains y voient même un signe divin ou une jurisprudence qui doit s'appliquer. Jean Ping, alors président de la Commission de l’Union africaine s’était aligné sur la position de la communauté internationale reconnaissant la victoire d’Alassane Ouattara, tandis que le camp de l’ancien chef d’Etat réclamait le recomptage des voix, accusant son adversaire de fraude massive dans son fief électoral. Et tout comme au Gabon, les écarts entre les candidats se limitaient à moins de 5% des électeurs.

La bras de fer entre ces derniers avait plongé le pays dans une guerre civile qui avait durée six mois et fait officiellement 3.000 morts. 

Pour rappel, selon la commission électorale locale (CENAP), Ali Bongo est réélu avec 49,85% des voix contre 48,16% pour Jean Ping.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 01/09/2016 à 17h13, mis à jour le 01/09/2016 à 19h29